Arcs-en-ciel
Colonne Héraclite
Articles
Paul Richer, parrain virtuel de Neuroland-Art Rhétorique du caméléon Chroniques de l'arc-en-ciel Chroniques de l'arc-en-ciel : V-Junon et Argus
Chroniques de l'arc-en-ciel : VI-la femme à la balance
Chroniques de l'arc-en-ciel -VIII De Newton à Goethe Chroniques de l'arc-en-ciel : X-Synesthésies Conférences
Conférences Neuropsy
Conférences de Montréal
Recensions
Projet MNM Histoire de l'albinisme Le touit de Schubert Les pyrosis d'Emilio Campari
Le petit Carton Rouge de Pavu Paprika
Le coup de fourchette de Jean Piffre
La page musicale de Jean-Luc Delut Le Neurone cinéphile de Saïd Bensakel Méchant Léon, pilier du Furibar Lydia Procusto Les aphtères de Vrémon Penau Le rayon des invendus Jouvence
Le cerveau des philosophes
La Rubrique néo-natalogique de Klou de Montsercueil
Souvenirs d'un disque mou Cent ans de Sinistrose Visites
visiteurs visiteurs en ligne Calendrier
Demandez le programme !
14/05/08 Conférence Benoit Kullmann : actualités Parkinson 2008 Café des Arts place Yves Klein Nice 06000 29/05/08 Conférence Jean-Luc Delut : la musique du XIXème siècle : Beethoven 4Bd de Cimiez le Majestic NICE 06000 30/05/08 Conférence Pierre Lemarquis : Musique et Alzheimer Hôpital de Cimiez Nice 06000 14/06/08 Conférence Benoit Kullmann : Paramnésie reduplicative ( Magritte et la neurologie) 15/09/08 Conférences Benoit Kullmann : le concept de maladie neurodégénérative ; la paralysie supranucléaire progressive, naissance et démembrement ; le neurologue, entre dégénérescence cortico-basale et syndrôme cortico-basal : IUGM, Montréal 9H-12h 17/09/08 Conférence Pierre Lemarquis : la cognition motrice à travers l'exemple de Glenn Gould Centre des Sciences de Montreal 22/09/08 Conférences Benoit Kullmann : les démences fronto-temporales ; la chorée de Huntington IUGM, Montréal 9H-12h 23/09/08 Conférences Benoit Kullmann : la démence à corps de Lewy ; les atrophies multi-systémiques ; le neurologue et l'hystérie IUGM, Montréal 9H-12h 2/10/08 Conférence Benoit Kullmann : la neurologie au féminin 21/10/08 Conférence Jean-Luc Delut : la musique du XIXème siècle : Schubert 25/10/08 Conférence Pierre Lemarquis : Musique et Dopamine 2nd World Congress on Controversies in Neurology Athènes 20/11/08 Conférence Benoit Kullmann : variations sur la maladie d'Alzheimer I 12/12/08 Conférence Pierre Lemarquis : De Jean-Sébastien Bach à la Télécommande cérébrale CVCI 13/12/08 Conférence Benoit Kullmann : le sens de la douleur ; Apollon et Marsyas 05/02/09 Conférence Jean-Luc Delut : De Jean-Sébastien Bach à la Télécommande cérébrale CVCI 07/02/09 Conférence Pierre Lemarquis : Musique et Alzheimer 18/04/09 Conférence Benoit Kullmann : Inhibition et créativité 12/05/09 Conférence Michel Borg : Actualités de la maladie de Parkinson 12/05/09 Conférence Benoit Kullmann : Peinture et dopamine 12/05/09 Conférence Pierre Lemarquis : Musique et dopamine 13/06/09 Conférence Benoit Kullmann : de la chéloniophilie 20/06/09 Conférence Benoit Kullmann : Paul Richer et l'environnement artistique de Charcot 04/07/09 Concert Francine Guillouët - De Salvador : Schubert 04/07/09 Conférence Jean-Luc Delut : Schubert 08/07/09 Conférence Oury Monchi : Neuroimagerie fonctionnelle des connexions fronto-striatales : Neuroimaging studies in Parkinson¹s disease. Centre Hospitalier Princesse Grace, Monaco 17 H 09/09/09 Conférence Benoit Kullmann : Fiat Lux : de la musique des sphères aux couleurs de l'arc-en-ciel Dusseldorf 09/09/09 Conférence Pierre Lemarquis : Lux Fiat : Et la lumière fut: "J.S.Bach, du cerveau bien tempéré à la théorie du chaos : cerveau, musique et mathématiques Dusseldorf 19/09/09 Conférence Benoit Kullmann : Magritte et la mémoire 08/10/09 Conférence Benoit Kullmann : l'image, entre virtuel et actuel C.U.M 21 H 26/11/09 Conférence Benoit Kullmann : L'esprit faux : du cerveau des facultés au cerveau des catégories 01/12/09 Conférence Michel Borg : Parkinson et dépression 01/12/09 Conférence Benoit Kullmann : l'art et le prosélytisme de la dépression 03/12/09 Conférence Jean-Luc Delut : Bach III ; rhétorique de la musique 05/12/09 Conférence Philippe Barrès : le What et le Where 05/12/09 Conférence Sandrine Louchart de la Chapelle : mémoires et émotions : « Une nouvelle dimension de la mémoire humaine » 08/12/09 Conférence Benoit Kullmann : douleur et théorie de l'esprit 09/12/09 Conférence Bruno Lussiez : anatomie de la crucifixion (association ARD, invitation du Dr Haiel Alchaar, fondateur) 09/12/09 Conférence Benoit Kullmann : de la poétique à la politique de la douleur (association ARD, invitation du Dr Haiel Alchaar, fondateur) xx/12/09 Conférence Benoit Kullmann : le cerveau est-il une machine ? 16/01/10 Conférence Benoit Kullmann : le regard et l'image mentale 27/02/10 Conférence Pierre Lemarquis : Sérénade pour un cerveau musicien : plasticité neuronale 27/02/10 Conférence Benoit Kullmann : L'esprit faux : un cerveau en matière plastique ? 06/03/10 Conférence Benoit Kullmann : la construction du cerveau, I : de la Vanité à la Prétention, Ajaccio, Corse 25/03/10 Conférence Benoit Kullmann : les démences de type Alzheimer : actualisation des concepts, actualité thérapeutique 10-17/04/10 Conférence Benoit Kullmann : le concept de maladie neurodégénératives : nouvelles perspectives Montréal 10-17/04/10 Conférence Benoit Kullmann : un neurologue en visite au musée de Montréal 24/04/10 Conférence Pierre Lemarquis : Sérénade pour un cerveau musicien, Nice 24/04/10 Conférence Philippe Barrès : Alzheimer et musique Nice 24/04/10 Conférence Michel Borg , D. Bellevy : maladie de Parkinson, voix et chant Nice 24/04/10 Conférence Jean-Luc Delut : psychanalyse de la musique Nice 24/04/10 Conférence Dominique Pringuet : Blues et dépression Nice 24/04/10 Conférence Benoit Kullmann : Les dysprosodies, Nice 5/06/10 Conférence Benoit Kullmann : (ombres au tableau) I renaissance et seconde mort de l'ombre II la naissance de la peinture Séville III contours : le regard en action 18/06/10 Conférence Benoit Kullmann : un fantôme dans le Tableau Neurologique Nîmes 29/06/10 Conférence Benoit Kullmann : les démences de type Alzheimer, Nice 5.07.2010 Conférence Benoit Kullmann : la maladie d'Alzheimer : du mythe à la mystification, Nice 09/09/10 Conférence Pierre Lemarquis : Sérénade pour un cerveau musicien, Mouans Sartoux 11/09/10 Conférence Benoit Kullmann : Le concept de maladie dégénérative (short version) Saint Paul 2.10.2010 Conférence Benoit Kullmann : un cauchemar cognitiviste, Nice 9.11.2010 Conférence Benoit Kullmann : actualité du problème XXX du pseudo-Aristote, Cannes 16.11.2010 Conférence Benoit Kullmann : le concept de maladie neuro-dégénérative (version longue), Nice 9.12.2010 Conférence Benoit Kullmann : l'attention, au delà du symptôme, Paris 13.01.2011 Conférence Benoit Kullmann : Les complications neurologiques du diabète Nice 15.01.2011 Conférence Philippe Barrès: Croyance et Savoir Nice 15.01.2011 Conférence Michel Benoît: Croyance et Suicide Nice 15.01.2011 Conférence Michel Borg : Vrai et Faux mouvements anormaux chez les personnes célèbres Nice 15.01.2011 Conférence Dominique Pringuey : Croyance et Délire Nice 15.01.2011 Conférence Saïd Bensakel: Croyances au cinéma : Diables et Démons Nice 15.01.2011 Conférence Benoit Kullmann : L'incrédulité Nice 28.01.2011 Conférence Philippe Barrès : Troubles précoces du Langage et de la communication Marseille 28.01.2011 Conférence Pierre Bonhomme : Que reste-t-il du syndrome psycho-organique de Bleuler ? Marseille 29.01.2011 Conférence Benoit Kullmann : Préhistoire de la démence Marseille .2011 Conférence Benoit Kullmann : Hommes au bord de la crise de nerf facial Nice 17.II.2011 Conférence Benoit Kullmann : Le concept de maladie dégénérative (very short version) Nice 19.II.2011 Conférence Pierre Lemarquis : aimer Jeff Koons est-il un signe de Maladie d’Alzheimer ? La Celle Conférence Le cerveau des Jésuites revisité I et II Fascination et Sidération La Celle le 19.II.2011 Conférence Le concept de maladie dégénérative (long version) Monaco le 23.III.2011 Conférence Sexe, Grogs and Bacchanal's Bordeaux le 26.III.2011 Conférence Synesthésies Nice le 5.IV.2011 Conférence Le concept de maladie dégénérative (very short version) Nice le 14.IV.2011 Nice Conférence Crise, lorsque les corps, la nature et les sociétés se répondent Nice le 15.IV.2011 Nice Conférence La part du rêve le 7.V.2011 Nice Conférence Jean-Martin Charcot and Paul Richer: Building a bridge between neurology and art. Copenhague le 14.V.2011 Conférence La neurothéologie : comment les neurosciences ont-elles accommodé la théologie le 21.V.2011 Conférence Le cerveau des philosophes : l'École d'Athènes le 23.V.2011 Conférence Expressions de la douleur le 22.VI.2011 Nice Conférence Renoir et la polyarthrite le 25.VI.2011 Cagnes sur mer Conférence Tchaïkowsky : variations sur le thème de l'âme slave le 10.VIII.2011 Santa Reparata, Corse Conférence Approche phénoménologique et anthropologique de la fibromyalgie le 18.IX.2011 Nice Conférence Jean-Martin Charcot and Paul Richer: Building a bridge between neurology and art. Budapest le 24.IX.2011 Conférence Peindre l'altération de la familiarité le 1.X.2011 Monaco (podcast youtube) Conférence Vingt neuf ans après le 1.X.2011 Mougins Conférence consignes d'approche de la méthode phénoménologique le 6.X.2011 Nice Conférence Des passions aux émotions le 7.X.2011 Bordeaux Conférence L'hystérie, fin XIXe siècle le 8.X.2011 Cannes Conférence Lost in Temptations (À la recherche des Tentations perdues de Saint Antoine) Amsterdam, le 22.X.2011 Communication Contribution de Raphaël à l'iconographie épileptologique le 12.XI.2011 Bordeaux Conférence La douleur sur le champ de bataille (Charles Bell, de la douleur au douloureux) 17.XI.2011 Congrès Franco-Maghrébin Nice Conférence Magritte, un peintre neurologique 18.XI.2011 San Remo Conférence Des passions aux émotions : le point de vue du peintre et celui du musicien 19.XI.2011 San Remo Conférence Fibromyalgie le 25.XI.2011 Nice Conférence Fatigue (la naturalisation de la fatigue) le 3.XII.2011 Strasbourg Conférence Narcisse, Echo et le mythe des neurones miroirs le 16.XII.2011 Nice Mamac Cercle Castellion Conférence Neurosciences et liberté le 13.I.2012 Café Philo La Colle sur Loup Conférence Le souffroir le 26.I.2012 Nice D.U. Phénoménologie Conférence Conscience et hallucination (Les hallucinations dans la maladie d'Alzheimer) le 27.I.2012 Congrès du G.R.A.L Marseille Conférence la Volonté, une faculté sans domicile fixe le 4.II.2012 Nice XIVe Journée Neuro-Psychiatrique Conférence L'arc-en-ciel nationaliste Abbaye de la Celle le 18.II.2012 Conférence La douleur et la mémoire Nice le 23.II.2012 Association A.R.D. Conférence Illustration de quelques pathologies neurologiques dans la peinture Majorque le 25.III.2012 Conférence D'une Leçon à l'autre, une théorie de l'imitation fin XIXe Nice le 5.IV.2012 Journées Nationales de Neurologie de Langue Française Conférence Le rêve Nice le 6.IV.2012 Cannes, Université inter-âges Conférence Edgar Poe, la philosophie de l'ameublement le 14.IV.2012 Monaco Conférence Actualité sur les syndromes parkinsoniens 3.V.2012 Nice Conférence le 12.V.2012, Les noces arrangées du génie et de la folie Saint-Tropez Conférence le 13.V.2012, Enquête sur Edgar Poe : travaux pratique sur les liens du génie et de la folie Saint-Tropez Conférence le 22.VI.2012, Le danger Porto Fino Communication le 6.VII.2012 ambigüité de l'expression faciale ; à propos d'une oeuvre de James Ensor Conférence le 7.VIII.2012 De la musique des sphères aux couleurs de l'arc-en-ciel Festival Musica Classica, Santa Reparata di Balagna Conférence le 29.IX.2012 Les disconnections expérimentales Maison du séminaire, Nice Conférence le 23.X.2012 Art et Parkinson : Beckett, Giacometti, l'immobilité, Nice Conférence le 15.XI.2012 Le souffroir Société de Phénoménologie Clinique et de Daseinsanalyse de Nice Conférence Better no brain than bad brain Conférence le 1.XII.2012, Magritte et la sémiotique : un peintre neurologique Nice Conférence le 16.II.2013 Mélomanie de Nietzsche Abbaye de la Celle, Nice Conférence le vendredi 12 Avril 2013 Les maladies de Nietzsche Journée Nietzsche, Nice 2011 Conférence Benoit Kullmann : peinture et philosophie : l'École d'Athènes, Nice 2011 Conférence Benoit Kullmann : peinture et philosophie : un rythme à quatre temps : Aristote et Platon, Héraclite et Démocrite, Nice 2011 Conférence Benoit Kullmann : peinture et philosophie : mais que font les stoïciens, Nice 2011 Conférence Benoit Kullmann : le cerveau des philosophes : le cerveau de Descartes 2011 Conférence Benoit Kullmann : le cerveau des philosophes : le cerveau de Kant |
Conférences - Un fantôme dans le tableau clinique
Un fantôme dans le tableau clinique Benoît Kullmann, Nîmes, le 18 Juin 2010 Permettez-moi de remercier tout particulièrement Pierre Labauge qui me fait le grand honneur de m'inviter pour la seconde fois chez lui, dans la belle ville de Nîmes. Vous imaginez la fierté que l'on peut éprouver, lorsque pour la troisième fois l'on est convié à s'exprimer devant la nouvelle génération des neurologues - Pierre Thomas, auquel me lie l'amitié des compagnons d'armes, fut le premier à me le demander, il y a déjà quatre ans. Je fus très sensible à cette marque d'affection, alors qu'il venait d'accepter la responsabilité du service de Neurologie de Nice. Je traitai, prenant prétexte d'un petit tableau de Franz Van Miéris, la Visite chez le docteur, de l'au-delà de la frontière qui nous sépare de nos amis psychiatres : l'hystérie. Puis Pierre Labauge me donna l'occasion de parler à Montpellier, à partir d'une Tentation de Saint-Antoine de Brueghel, de la conception de l'hallucination chez Hippolyte Taine. Je croise Pierre Labauge à Lyon il y a quelques semaines, et lui confie deux projets qui me trottent dans la tête. J'aime bien cette histoire de fantôme me dit-il. Va pour le fantôme : qui signifie à la fois, ce que je recherche dans ces tableaux - un personnage, un concept, qu'il faut débusquer derrière les apparences - mais aussi quelque notion qui hante encore notre savoir neurologique bien que la pathologie à laquelle elle se référait ait disparu de notre pratique. À Lyon, il y a un magnifique musée des Beaux-Arts, où je suis tombé nez à nez avec ce portrait. La folle monomane de l'envie. Figurez-vous qu'au musée des Beaux-Arts de Nîmes, vous trouverez cette Suzanne et les vieillards, d'un certain Jacopo Bassano. Les Bassano sont une dynastie de peintres, six en trois générations, qui avaient un très prospère atelier en Vénétie. Contemporains du Titien, de Véronèse, du Tintoret. On trouve des Bassano dans tous les musées, tous les palais d'Europe. Au musée des Beaux-Arts de Marseille par exemple, cette Construction de l'Arche de Noé. Monomanie Ce tableau, la folle monomane de l'envie, a une histoire : Théodore Géricault à l'âge de 28 ans achève une oeuvre majeure, interprétation engagée d'une tragédie maritime survenue en 1816, le Radeau de la méduse, qu'il expose au salon de 1819. Qui lui a demandé un travail considérable. Mais la fatigue physique n'est rien, si l'on obtient en retour la reconnaissance de la critique et du public. Ce ne fut malheureusement pas le cas, et l'épuisement se double d'un découragement terrible, que nous appellerions dépression. Géricault consulte Georget, un jeune aliéniste de la Salpétrière qui vient de publier De La folie, considérations sur cette maladie (1820) ; dédicacée à ses deux maîtres, Pinel et Esquirol, les fondateurs de la psychiatrie française. Je pense que vous avez tous vu le tableau édifiant de Tony Robert-Fleury (1837-1911) Le docteur Philippe Pinel délivrant les aliénés à la Salpêtrière en 1795. Georget est l'élève préféré d'Esquirol, qui reconnaît en lui son fils spirituel. Il est également nourri de physiognomonie, laquelle prétend déduire de la morphologie du visage le caractère (vieille pratique, dont le premier traité connu date d'Aristote ou de l'un de ses suiveurs du Lycée). Au XVIIIè siècle, on s'arrache le Traité de Physiognomonie de Lavater, catalogue de silouhettes prototypiques, sorte de manuel que l'on emporte avec soi, et qui vous permet discrètement d'évaluer vos voisins de diligence ou d'auberge : suis-je en compagnie d'un coquin ou d'un homme de bien, d'une dame du monde ou d'une gourgandine. Georget est encore lecteur de Gall : l'inventeur avec Spurzeim de la phrénologie. Laquelle prétend faire au niveau du crâne ce que Lavater propose au niveau du visage : comme on lit le caractère à partir de la forme du front, du nez, de la mâchoire, on déchiffre les fonctions cérébrales en tâtant les bosses du crâne. La question fut posée, de connaître la raison qui fit la fortune de cette théorie. Nous en avions parlé à propos de la crise des représentations de fonctions supérieures : la phrénologie est intrinsèquement matérialiste, substituant aux facultés de l'âme localisées dans des ventricules (la doctrine cellulaire des pères de l'Église) sans lien avec l'anatomie, une conception réaliste, ancrée dans l'observation, et morcellant les facultés supérieures arbitraires, leur substituant des facultés intellectuelles, morales et instinctives dont la liste est établie en fonction de critères objectifs (selon leurs auteurs). Donc Georget nourri de Gall, de Lavater, de Pinel et d'Esquirol, est convaincu que les passions (entendez par ce terme à la résonnance cartésienne : les émotions, les affects d'aujoud'hui) et les idées déterminent les traits des individus. Il conseille à Géricault, préfigurant par là une sorte de thérapie par l'art, de faire le portrait d'une dizaine d'aliénés de la Salpétrière, que le peintre exécutera entre 1821 et 1824. Cinq de ces tableaux ont disparu. Restent la monomane de l'envie que je vous ai montrée ; le monomane du commandement militaire, à Winterthur ; le monomane du vol d'enfant, à Springfield dans le Massachussett. Vous voyez comment Géricault inspiré par Georget a inventé, trente ans avant Falret, le Tableau Clinique, cette expression neurologique que nous utilisons quotidiennement. Maintenant réflechissez à ce que nous mettons en jeu lorsque nous regardons un portrait, qui a l'avantage par rapport à un visage que nous évaluons en un coup d'oeil, de ne pas se dérober à notre scrutation. Nous évaluons, comme deux singes se recontrant, deux enfants, ou deux crevettes, l'émotion de l'autre. Lorsque Géricault réalise ses tableaux, Darwin n'est certes pas encore à bord du Beagle, mais une dizaine d'années plus tard il échafaudera une conception du monde qui aboutira, entre autres, à l'écriture du célèbre The expression of the Emotions in Man and Animals publié en 1872. La phrénologie récente, comme la physiognomonie vieille comme le monde, sont des tentatives sommaires certes, mais prémonitoires, de théorisations beaucoup plus solides en attendant les constructions contemporaines des centres de reonnaissance des visages et d'évaluation des valeurs expressives. Le point commun à ces personnages ? Ce sont tous des monomanes. Qu'est-ce que la monomanie ? Un concept utilisé par Esquirol, l'un des pères de la psychiatrie française, un élève de Pinel, et le maître de Georget. Il y a plus : dans l'édition de 1817 de l'encyclopédie médicale éditée par Pancoucke, l'article Monomanies est rédigé par Esquirol1 : " la monomanie n'est pas seulement une maladie mais est « de toutes les maladies, celle dont l’étude offre le sujet plus large et plus profond pour la méditation : l'étude de celui-ci embrasse ... celle de la civilisation ». Nous soulignons le terme maladie. Les monomanies sont des maladies qui sont l'expression d'un malaise dans la civilisation, pour prendre une expression contemporaine. Ultérieurement Esquirol proposera aux autorités de dresser un tableau exact de l'ensemble des monomanies affectant la population, afin d'établir un bilan de l'état moral de la société. Le terme monomanie trouve sa place dans une constellation conceptuelle, constellations sémantique, hors de laquelle comme un poisson sorti de l'eau il ne saurait survivre : les mots manie, lypémanie, monomanie revêtaient alors une signification dans une configuration particulière, et certains ont disparu, d'autres ont survécu au prix d'une mutation de la signification. La Manie désigne alors un délire généralisé, opposé aux délires partiels : d'un côté la Lypémanie, délire partiel sans limitation d'objet que nous appelerions de nos jours Mélancolie, mais que l'on entendait au temps d'Esquirol comme passion triste. Les autres délires partiels sont les Monomanies, hybrides entre la Manie et la Lypémanie, et qui concernent un seul objet dont on distingue trois variétés : la monomanie intellectuelle, où le délire thématique est au premier plan ; la monomanie affective ou raisonnante, au cours de laquelle le patient peut conserver une certaine conscience du trouble ; la monomanie instinctive, atteignant la volonté, et menant l'aliéné à commettre des actes médico-légaux. Cette dernière catégorie est parfaitement illustrée par le monomane du vol (le Kleptomane) et le monomane du vol d'enfant (le Kidnapper) de Géricault. Le premier concept fantômatique sur lequel je voulais attirer votre attention est donc la Monomanie. La couronne de Naples Passons maintenant à notre second tableau rencontré au musée des beaux-arts de Lyon : la Scène de bataille, dite Charles VIII recevant la couronne de Naples. Vous voyez ici la couronne, toute petite, que l'on tend à Charles VIII en plein combat. Plus tard, semble répondre le roi à son zélé courtisan. Qu'est-ce que ce tableau peut bien avoir à faire avec la Neurologie ? Je vais tenter de vous mener à la réponse par étapes, en vous livrant peu à peu des indices. Je suis certain que vous serez nombreux à découvrir la réponse dès les premières diapositives. Quel est le point commun entre ces rois, ces papes, ces écrivains, ces musiciens, ces peintres, ce poète qui écrit les vers Pourquoi mon cœur bat-il si vite ? Qu'ai-je donc en moi qui s'agite Dont je me sens épouvanté ? Ne frappe-t-on pas à ma porte ? et Alphonse Daudet qui dans La doulou page après page exorcise sa souffrance : Quelquefois je me demande si ce n'est pas aux inoculations de Pasteur que je devrais recourir, tellement je sens dans ces douleurs suraiguës, ces torsions, ces secouées furieuses, ces crispations de noyé, une analogie avec l'accès rabique... Et cette galerie de personnages peu recommandables... Le dernier, avec ses petits yeux cruels, c'est Al Capone. Parce que Charles VIII, décidé à faire valoir ses droits sur le royaume de Naples autrefois possession du bon roi René, et perdu par la suite au profit , avait recruté en 1494, à l'occasion de la mort de Ferndinand Ier de Naples, une armée de 30.000 hommes, essentiellement des mercenaires. Parmi eux, quelques-uns de la quarantaine d'hommes d'équipage de la flottille de Colomb, revenu en 1493 des Antilles à bord de la Niña, avec à son bord une dizaine d'autochtones, accompagné de la Pinta commandée par Martin Pinzon qui arrive à Séville fin Mars 1493. Ces quelques marins rapportaient sur le vieux continent un cadeau imprévu, la vérole qu'ils avaient contracté avec les accomodantes (d'après le témoignage de Colomb) femmes du cru. Martin Pinzon fut la première victime officielle de la vérole sur le sol européen. Le siège de Naples dura de Février 1495 à début 1497, un très grand nombre de prostituées furent affectées, sans compter les viols et autres vicissitudes de la promiscuité. Telle est la version "colombienne" de l'infestation syphilitique. Une variante, tout aussi plausible, est que le contingent espagnol dirigé par Gonzalve de Cordoue, venu à la rescousse de Ferdinand II de Naples à la demande de son cousin Ferdinand II d'Aragon, afin de contrer les ambitions de Charles VIII, ait comporté quelques vétérans du voyage de Christophe Colomb. Quoiqu'il en soit, après leur démobilisation en 1497 les mercenaires se répandirent dans l'Europe entière, l'Afrique, le Proche-Orient, l'Asie. A la fin du XVIè siècle, le Japon était atteint, et la maladie stabilisée en France. La première description de la syphilis fut publiée par Girolamo Fracastoro 1530 : son Syphilis sive de morbo gallico fonde la légende du berger Syphilus, construite à partir d'un personnage très secondaire des Métamorphoses d'Ovide. Fracastor invente l'histoire suivante : le berger Syphilus, un jour qu'une chaleur écrasante anéantissait ses troupeaux de boeufs et de brebis, osa insulter le Soleil, et dresser des autels à Alcithoüs, l'un de ses anciens rois. Mais le Soleil aperçoit le crime et Versant d'un mal affreux la semence subtile, Dans les airs attristés de ses rayons blafards, Il répandit soudain, en fétides brouillards, Le poison qui germa sur cette terre impie... Coupable instigateur du forfait qu'elle expie, Syphilus, le premier, sent naître sur son corps, Et se multiplier l'ulcère aux larges bords. Le sommeil fuit sa couche, et d'horribles tortures De ses membres brisés déchirent les jointures. Le malheureux Syphilus a osé défier un Dieu. Ènième victime de l'hubris (cf Marsyas écorché vif parce qu'il avait prétendu dépasser avec sa flûte les aptitudes musicales du même Apollon), Il est frappé d'un mal horrible autant qu'étrange. Fracastor suggéra que le mal avait pour origine de très petites créatures qui échappaient à la perception des sens et passaient d'un organisme à l'autre. Le montpelliérain Jean Astruc (1684-1766) dans le De morbis venereis (1736) reprend l'hypothèse d'un essaim d'animaux très petits, très agiles, et très féconds. Je ne prétend pas dans le cadre de cet exposé vous relater l'histoire entière de la syphilis, il nous faudrait la soirée, mais retenez pour l'instant que le Teponème pâle fut découvert à Berlin en 1905 par Fritz Schaudinn et Erich Hoffmann. C'est une Bactérie, de l'ordre des Spirochetaeles, de la famille des Spirochaetaceae, du genre Treponèma. La première réaction sérologique est mise au point par Wassermann, Neisser et Brück en 1906. Alexander Fleming découvre en 1928 la pénicilline, dont la fabrication industrielle a débuté en 1941 et la production à large échelle en 1944. L'incidence de la syphilis chuta alors de 90% en 5 ans. La biologie moléculaire semble apporter des arguments en faveur d’une parenté étroite entre la souche du Nouveau-Monde T. pertenue, qui provoque le pian, et la souche qui provoque la syphilis, T. pallidum. Une mutation ponctuelle sépare les souches du pian et du bejel de l’Ancien-Monde, tandis que trois mutations distinguent les formes de l’ancien et du nouveau monde. Monomanie ambitieuse Nous voici maintenant avec deux notions en tête : la monomanie, et la syphilis. Maintenant, figurez-vous, même si cela paraît improbable, que j'ai eu votre âge, et que je travaillais dans un service de Neurologie. Vétuste. Nous avions une annexe, plus vétuste encore, aménagée au dessus de la blanchisserie. Quiconque visitait celle-ci n'avait pas besoin de lire Zola : on dirait que ce tableau de a été commandité par un détracteur de l'hôpital. Cette annexe, du temps que nous n'avions pas d'hôpital de jour, servait à placer des malades en souffrance d'un placement en maison de rééducation ou de convalescence, et à recevoir des patients justifiant d'un traitement par perfusion. Pendant que je vous raconte ma vie, je vous projette ce tableau de Franz Francken, mettant en scène Crésus, cette incarnation de la richesse, exposant sa fortune au philosophe Solon, qui n'en a cure2. Régulièrement, mon patron convoquait étudiants et internes, dès que s'annonçait un patient singulier. Pour des raisons de confidentialité, je modifierais la plupart des données biographiques de ce personnage. Qui se présentait, avec une solennité et des gestes de grand d'Espagne : Anselmo de Sevilla3, comme l'un d'entre nous s'affublait soudain d'un Tartempion de Nîmes, en insistant sur le de vendu comme particule nobiliaire. Et de s'extasier sur la beauté du lieu : "mais c'est un palais, mais c'est un endroit féérique..." (je remercie au passage Philippe Barrès qui a connu l'individu et dont la mémoire a retenu des détails que mes hippocampes avaient égarés). Mon patron savait y faire et le lançait sur sa progéniture : "mes enfants, merveilleux, ils ont fait des mariages somptueux, leur avenir est assuré, je les ai mis pour toujours à l'abri du besoin." Car ce petit employé d'une fabrique de machines à écrire était à l'en croire un inventeur de génie, et attendait la commercialisation de plusieurs prototypes révolutionnaires dont il avait déposé les brevets... Ses parents étaient admirables, exceptionnels. Et son épouse... un ange de patience, supportant ses innombrables sucès auprès du beau sexe. L'apogée de la présentation, je me la rappelle comme si c'était hier : danseur infatigable et convoité de toutes, il avait fait chavirer dans un tango historique la veuve du général Franco dans les salons de l'Alhambra de Grenade. Perpétuellement enchanté par lui-même, il était intarissable, et totalement imperméable à la signification péjorative des rires, incoercibles, de l'assistance. Si l'on s'approchait de lui, de bonne grâce il nous prêtait un oeil, il aurait tendu les deux pour nous faire gagner du temps s'il avait pu, tant il était complaisant. Et nous examinions ses pupilles irrégulières, aréactives à la lumière mais mobiles lors de l'accomodation-convergence. Le signe d'Argyll Robertson - la pupille accommodante mais aréactive, disait-on avec malice - était déjà connu en 1830, décrit par Romberg. C'est une P.G, c'est une P.G, nous répétait notre patron, qui le faisait rentrer régulièrement pour des perfusions de pénicilline. La paralysie générale, P.G. pour les familiers, Maladie de Bayle pour les savants, désigne l'une des manifestations neurologiques de la syphilis tertiaire. Comment Anselmo de Sevilla avait-il attrapé la vérole, nous ne l'évoquions pas. La paralysie générale, ou maladie de Bayle : Antoine Laurent Jessé Bayle (1799-1858) soutient sa thèse en 1822 à l'âge de vingt-trois ans : les Recherches sur les maladies mentales qui abordent frontalement la question de l'origine anatomique de l'aliénation mentale ; sujet qu'il approfondira dans la Nouvelle doctrine des maladies mentales (Montpellier 1825) ; puis dans le Traité des maladies du cerveau et de ses membranes (Montpellier 1826). Élève de Broussais, de son oncle Gaspard Laurent Bayle (1774–1816), et de son protecteur Antoine-Athanase Royer-Collard, un rival de Jean-Etienne-Dominique Esquirol, il publie avec la Nouvelle Doctrine des maladies mentales la synthèse de près de deux cents observations d'une maladie associant aliénation mentale et signes physiques, réalisant une entité morbide hybride qu'il dénomme paralysie générale, confrontant description clinique et vérification anatomique. L'examen cadavérique selon l'expression du temps retrouve dans tous les cas un épaississement des méninges : soit par arachnitis latente, intéressant dure-mère et arachnoïde, soit par méningite chronique, intéressant pie-mère et arachnoïde. Presque toujours, phlegmasie chronique des méninges : adhérences, granulations, fausses membranes... plus rarement irritation spécifique ou sympathique du cerveau. La symptomatologie de la méningite chronique est analysée du point de vue évolutif : trois périodes se succèdent, du point de vue de l'altération des facultés mentales Bayle distingue les périodes de monomanie (délire partiel), puis de manie (délire généralisé), puis de démence. On évoque les prémisses de systématisation des délires organisés selon Farlet : incubation, systématisation, stéréotypie. La première période, ou période de monomanie est associée avec des phénomènes physiques : vertiges, étourdissements, perte de connaissance, paralysie locale ou générale ; la monomanie de cette méningite chronique est appelée ambitieuse : les malades imaginent tout d’un coup qu’ils sont riches, puissants, élevés en dignité, couverts de distinctions et de titres ; (...) ils font des projets gigantesques, (...) ils en parlent sans cesse (...) leur babil est intarissable (...) ils chantent, rient, sont dans un état d’hilarité et de gaieté remarquable ; les absences sont fréquentes, ainsi que les troubles mnésiques, les embarras de la langue (la future hypoprosodie de Monrad-Krohn, mais aussi et plus tôt la fibrillation de la langue que Charcot désigne dans ses leçons du Mardi comme l'un des signes qui lui font évoquer la parlysie générale ), les difficultés dans la marche, la raideur ; Cette description suscite quelques réflexions : la première, qu'il s'agit d'une étonnante relation entre une altération anatomique et un tableau clinique, selon l'expression chère à Jean-Pierre Falret ; nous verrons dans un instant comment cette publication a été reçue. La seconde, à la lumière de ce que nous savons maintenant de la syphilis, et qu'ignorait totalement Bayle, est une question naïve : comment un agent infectieux peut-il provoquer une pathologie mentale délirante si spécifique, une monomanie selon l'expression d'Esquirol, aussi stéréotypée d'un patient à l'autre ? Mais le plus important est ceci : dans le Traité des maladies du cerveau et de ses membranes seules trois observations mentionnent des antécédents syphilitiques ! Comment est on passé d'une conception idiopathique de la paralysie générale, à son étiologie syphilogique, telle est la question que je vais aborder maintenant. Première champ d'investigation : les rapports du cerveau et de la syphilis. À la fin du XVIIIè siècle, en Angleterre, John Hunter écrit : le cerveau est au nombre de ces parties vitales qui peut-être ne sont pas du tout susceptibles de l’action de la syphilis (A Treatise on the Veneral Disease. London 1786.) Et Astley Cooper (1768–1841) enchérit : le cerveau est de ces tissus qui ne paraissent pas susceptibles d’être altérés par l’influence du virus vénérien (1835). En France, Lasègue soutient que l’aliénation syphilitique est simplement conjecturale, possible, présumable, et rien de plus (1861). Syphilis et paralysie générale Quel est cet intérêt majeur ? Dans quelle concurrence se trouve placée la vérole, que celui-là même qui a identifié l'origine syphilitique du tabès - pressentie par Duchenne de Boulogne - ne veuille pas entendre parler d'une origine syphilitique de la paralysie générale ? C'est tout l'intérêt de l'étude de ce concept défunt, autour duquel gravitèrent tous les champs de force idéologiques de la neurologie en préformation. Certes, pour Fournier, la paralysie générale existe. La syphilis n’est pas une cause de paralysie générale, mais peut, exceptionnellement, la mimer : c'est la pseudo-paralysie générale, auquelle une littérature spéciale sera consacrée4. Fournier convoque à la rescousse « le Docteur Wille, dont chacun connaît les remarquables travaux, (qui) a insisté de même pour signaler chez les syphilitiques l’absence habituelle du délire ambitieux ». Nous voici bien, nous qui faisions confiance tant à Bayle qu'à nos Maîtres, lorsqu'ils nous soutenaient que ce fameux délire, si particulier, reconnaissable entre tous, caractérisait la paralysie générale autrement dite syphilis tertiaire cérébrale ! Ce tableau clinique, si précis et invariable, n'était-il qu'une vue de l'esprit, une légende ? À ce propos, ma mère m'avait raconté l'histoire d'un général héros de la grande guerre qui frappé par cette maladie était rentré à cheval dans une église, tel un chevalier de Malte jouissant de son privilège. Ma mère attribuait à l'incapacité de ce membre éminent de l'état-major de l'armée française censé élaborer la défense de notre pays la débâcle de 1940. Si j'ai retrouvé une trace de la maladie de ce général, en revanche nulle mention de l'histoire du cheval. D'un cheval il est question dans la biographie d'un autre syphilitique célèvre, Nietzsche. Sortant d'un café de Turin, voyant un maître rosser sa monture, le philosophe aurait poussé un hurlement, se serait jeté en pleurant à l'encolure de l'animal. Ainsi entrait-il, le 3 janvier 1889, dans la phase finale de sa maladie. Cinq jours plus tard il se prenait pour Napoléon. Il ne devait plus écrire une ligne. J'ai trouvé par hasard, en travaillant sur un tout autre sujet, une influence étonnante de la description de Bayle dans les écrits d'un bolchevique, Nicolai Bouckharine, au chapitre de La théorie du matérialisme historique prétendant démontrer l'absence de libre-arbitre : je cite : "Voici encore la description d'une crise de paralysie progressive (conséquence de la syphilis) ; d'abord désordre psychique, légèreté d'esprit, cynisme, manque absolu de méfiance ; en deuxième lieu, le délire (folie des grandeurs, le malade croit qu'il est milliardaire, qu'il est roi) ; la troisième phase : abattement général (P. Rosenbach : La paralysie progressive). Suivant les parties du cerveau qui sont atteintes, la direction de la volonté se modifie. Toute la pratique médicale, en ce qui concerne les maladies nerveuses, est basée sur les rapports entre la vie psychique et certaines causes déterminées." Nicolai Bouckharine, anti-stalinien, sera exécuté lors des procès de Moscou en 1938. Il semble bien que nous devions à Morel-Lavallée, auteur de Syphilis et paralysie générale paru en 1889, l'inversion de la défiance, très hexagonale comme nous le verrons. Dans son introduction, il écrit " la folie syphilitique n'a pas encore droit de cité dans la pathologie offficielle..., elle n'est au plus que tolérée à titre conjectural, hypothétique ; elle est fortement tenue en suspicion sinon reniée par la plupart de nos classiques..., elle est considérée comme une hypothèse fortement entâchée d'hérésie." Comble, Morel-Lavallée est un élève d'Alfred Fournier, et lui demande nonobstant le sacrilège qu'il s'apprête à commettre de rédiger la préface de son ouvrage ! Ce que le Maître accepte avec fair-play et dans un style qui fait passer toute condescendance et toute réserve : " On était si tranquille - au moins chez nous - dans le domaine de la paralysie générale. Personne, notamment, ne songeait à en troubler l'obscure étiologie, lorsqu'il vous a plu d'y introduire la syphilis, indiscrète personne bien connue pour ses tendances aux plus illégitimes empiètements." Au moins chez nous : allusion au processus en marche qui reconnaît ailleurs en Europe l'origine syphilitique de la paralysie générale. En Allemagne, Friedrich Esmach et W. Jessen (1857) : la syphilis est toujours et invariablement le point de départ de la paralysie générale des aliénés. La Thèse d’Hildenbrandt en 1859 identifie chlorose syphilitique, atteinte du crâne, des méninges, du cerveau. Le stambouliote Demetrius Zambaco écrit en 1862 : « la syphilis du cerveau peut déterminer une paralysie générale du mouvement, avec une aliénation même de l’intelligence, paralysie ressemblant à s’y méprendre à la folie paralytique ». Noguchi (1876-1928) et Moore, isolant le tréponème pâle du cerveau de patients atteints de paralysie générale en 1913, mettront fin au débat. Pour quelle raison en France au XIXè siècle exista-t-il une telle résistance à admettre l’origine syphilitique de la paralysie générale ? En 1879, Auguste Voisin, dans son Traité de la paralysie générale des aliénés, écrivait : " l'intérêt qui s'attache à l'étude de la paralysie générale s'explique, lorsqu'on assiste à l'extension de cette affection redoutable ; sans l'appeler la maladie du siècle, il faut reconnaître l'influence des bouleversements sociaux et des révolutions sur le développement de cet état morbide, la participation plus spéciale des causes morales dépressives à cet accroissement." Nous retrouvons l'écho des propos d'Esquirol, et pour ceux de ma génération, de chansons entendues il y a quarante annnées : le schizophrène symptôme d'une société malade pour Deleuze et Gattari, le fou malade de la société pour les anti-psychiatres, Laing et Cooper jusqu'au cinéaste Ken Loach. Curieusement muets sur le traitement psychiatrique des prisonniers politiques des pays de l'Est. Je dois pour tenter de répondre à cette question de la résistance à reconnaître la place de la syphilis dans la paralysie générale faire un détour par les causes de l'aliénation. Comme il est tard, que vos cerveaux sont fatigués par ce que vos bons maîtres y ont semé tout au long de cette journée laborieuse, je vais vous distraire avec deux tableaux. Le premier est un petit format de Francisco Goya, Corral de Locos, exécuté en 1794, et exposé au Meadows Museum de Dallas. Ces fous entassés dans une cour délimitée par de hauts murs, sont frappés par la lumière éblouissante d'un soleil que l'on devine au zénith. Ils sont situés exactement au dessus de leurs ombres. La seule ouverture est infranchissable, munie de barreaux. Certains crient, se battent, lèvent les bras, regardent le spectateur. Cette oeuvre a été réalisée peu de temps après que Goya fusse frappé par un mal étrange : il devint sourd, eût semble-t-il des hallucinations. Et changea de manière, surtout de thématique, laquelle devint obscure, tragique, terrifiante, illustration de délires et de cauchemars. Vous connaissez tous le Caprice intitulé : le sommeil de la raison engendre des monstres. Passons maitenant à cette oeuvre de Télémaco Signorini, intitulée La sala delle agitate al San Bonifazio in Firenze, réalisée trois quarts de siècle plus tard, et exposée à la Galleria d'arte moderna di Ca'Pesaro, à Venise. Même thème, exactement même construction - il me paraît impensable que Signorini n'ait pas eu connaissance de l'oeuvre de Goya. Mais la lumière ne tombe plus, écrasante et transcendante, du ciel ; les aliénés sont protégés par un plafond, la lumière émane de la droite, qu'une patiente ne crains plus de regarder, tandis que les ombres s'étalent désormais à côté des personnages. De l'influence, certes tardive, des Lumières dont Pinel fut l'héritier direct. Revenons à notre sujet. Causes de l’aliénation Plus précisément, examinons ce qui oppose ces deux auteurs dont nous parlons depuis le début de cet exposé : d'un côté Étienne Jean Georget (1795-1828), de l'autre Antoine Laurent Jessé Bayle (1799-1858). Ils publient leurs premiers travaux quasi-simultanément. Georget juge très sévèrement son collègue : la Nouvelle doctrine des maladies mentales est six fois trop longue et sa lecture d'un ennui mortel. Georget influence nous l'avons vu par Gall et Lavater est l'élève de Pinel et d'Esquirol. Pinel est le traducteur français de l'écossais Cullen. De l'autre côté, Antoine Bayle renvoie aux conceptions de Johann Ernst Greding dont j'ignore s'il a lu les oeuvres réunies quinze ans après la mort de ce dernier, en 1790, et éditées en allemand. L'influence capitale, est celle de Xavier Bichat (1771-1802) auteur en 1800 du Traité des membranes, et la même année des Recherches Physiologiques sur la vie et la mort. Il fonde la société médicale d'émulation, pépinière de l'anatomo-pathologie française. Gaspard Laurent Bayle est l'un de ses élèves, qui formera à son tour Laënnec : ils découvriront ensemble les altérations anatomiques de la tuberculose - bien avant que les concepts de germe ou de cellule, ait remplacé ou complété les notions de tissu et d'inflammation. Laënnec et Gaspard Bayle formeront à leur tour Antoine Bayle, dont le protecteur Royer-Collard meurt en 1825. Deux écoles coexistent, l'une affirmant la primauté de la physiologie ( la physiologie doit précéder l'anatomie, dixit ) ; l'autre la primauté de l'examen anatomique. Déplaçons l'examen des personnes au concept : quel est le statut de la monomanie, selon que l'on est physiologiste ou anatomiste ? La collusion est claire entre Esquirol et Georget, lequel insiste pour dégager la monomanie de la paralysie, afin de conserver le statut de monomanie maladie, et de maintenir la pause de son maître affichée dans Les passions considérées comme cause, symptôme, et moyen de la maladie mentale. 1805. Rappelons qu'il ne s'agit pas moins que de fonder une thérie justifiant la pratique de thérapies agissant sur les passions considérées non seulementn comme cause et symptôme, mais aussi comme moyen de correction de ce dernier et donc de guérison de l'aliénation. Tandis que Bayle se situe aux antipodes de cette conception : en même temps qu'il affirme que les lésions des enveloppes du cerveau - membranes qu'il a vu atteintes à travers les prescriptions de Bichat, de Laënnec et de son oncle Gaspard - sont caractéristiques de la paralysie générale, il maintient que la monomanie en est le symptôme, la conséquence. Agir sur le symptôme ne modifiera pas l'état des méninges. À la mort de Royer-Collard, Bayle a 26 ans, tous ses Maîtres et appuis ont disparu, il se retrouve seul face au cercle d'Esquirol. Les enjeux idéologiques sont considérables, le statut d'un nombre croissant d'aliénistes est en jeu, et Bayle sera balayé, lui, sa carrière et ses idées fantasques. On n'entendra plus la voix de l'inventeur de la paralysie générale. Question naïve Nous nous trouvons devant une situation que nous ne savons pas penser : comment un germe, Treponema pallidum pallidum, peut-il provoquer une forme de délire si spécifique ? On rappellera que la maladie n’est pas le germe, mais un ensemble de phénomènes consécutifs à sa présence dans l’organisme ( Claude Bernard : le virus n'est rien, le terrain est tout ). Ce qui déplace le problème : comment un ensemble de phénomènes consécutifs à la présence d’un germe peut-il se manifester si spécifiquement ? De l'utilisation du principe de causalité dans la définition du lien entre lésion et symptôme, et dans la constitution des entités morbides. La différence de statut de la monomanie chez Georget et Bayle, maladie chez le premier, symptôme chez le second, permet d'entrevoir lorsqu'on la place dans la perspective de l'opposition idéologique entre physiologistes et anatomistes, ce qui différencie fondamentalement les deux courants de pensée. Chez les physiologistes, est déterminante, l'action sur la maladie : ce sont des thérapeuthes, qui construisent un modèle de maladie, une définition de ce qu'est une maladie, où l'action qu'ils envisagent, laquelle n'est rien moins que la modification d'un état d'aliénation, ne se justifie qu'au prix d'un coup de force rhétorique : le théoricien est Esquirol, qui propose un modèle morbide inédit : une maladie qui est à la fois cause, symptôme, et moyen d'action sur elle-même dès lors qu'elle est son propre symptôme. Cette affirmation vertigineuse repose sur une utilisation particulière du principe de causalité, au service du principe de finalité. J'ai un instant pensé que la classification des monomanies par Esquirol était platonicienne : intellectuelle, affective, instinctive, l'on retrouve la conception tripartite de l'âme, noûs, thumos et epithumia, l'intellect, le coeur et l'appétit. Puis j'y ai trouvé de l'aritotélisme : le postulat (ce que nous devons admettre sans rechigner si nous voulons poursuivre) est ici la finalité, la raison d'être du système d'Esquirol : justifier l'action du thérapeute. Et au bout du compte, le développement d'un corps de métier qui prétend guérir les fous, ce qui n'est pas rien dans la première moitié du XIXè siècle. Le postulat est la cause finale : il est possible d'agir sur la folie, de la corriger, de l'anéantir. Voilà pour la cause finale. Il nous en reste trois, si nous suivons toujours Aristote : la cause matérielle, l'inconnaissable, est unie chez le stagirite à la cause formelle, ce qui permet de définir toute chose. Ici, l'identité proclamée de la maladie et de ses symptômes, de la cause matérielle et de la cause formelle, résout le risque d'inintelligibilité. Enfin, la cause efficiente, ce qui est responsable du mouvement même de la maladie, Esquirol l'identifie de manière explicite : les monomanies sont le miroir de l'état moral d'une civilisation. Les causes morales à l'oeuvre dans la société provoquent l'apparition de monomanies.Voilà pour la cause motrice, la cause efficiente. Cette démonstration, que la logique qui anime l'équation de Pinel-Esquirol - si l'on peut classer les maladies mentales à partir de leurs symptômes, on peut les corriger en annulant les symptômes par une méthode morale - est archaïque, enracinée dans leurs humanités, vous a paru compliquée, voire fumeuse. Vous pensez que je divague ? Relisez Esquirol, Des maladies mentales considérées sous le rapport médical, hygiénique, et médico-légal. Du côté de Bayle c'est beaucoup plus simple : vous ne trouverez pas un indice, dans les trois ouvrages qu'il écrivit avant sa disgrâce, d'un lien de causalité entre l'atteinte des enveloppes du cerveau, qui relève de la théorie des membranes de Bichat ; et la description des symptômes de la paralysie générale, qui est organisée comme la plupart des observations cliniques du temps, phase de début, phase d'état, phase ultime, en distinguant à chaque phase les symptômes physiques et les symptômes psychiques selon le dualisme classique des signes du corps et des signes de l'esprit. La logique de la causalité n'a aucune nécessité, voire aucune place, dans l'oeuvre de Bayle, qui n'est qu'une exposition dans deux registres différents, celui du symptôme et celui de l'anatomie, établissant une corrélation, sans que se posent les questions du pourquoi ni du comment. L'équation de Pinel et d'Esquirol - si l'on peut classer les maladies mentales à partir de leurs symptômes, on peut les corriger en annulant les symptômes par une méthode morale - n'a de sens que si l'on admet que les symptômes créent la maladie. ( rappelez-vous encore une fois les lésions cérébrales sont l’effet et non la cause de l’aliénation). La remise en question de cette affirmation par Bayle menaçait tout un édifice à la fois idéologique et institutionnel, à commencer par la justification de l'existence d'un certain type de praticiens. Voilà la raison pour laquelle, lorsque son maître et protecteur Royer-Collard disparut en 1825, Bayle fut totalement marginalisé en particulier par le cercle des partisans d'Esquirol, alors même que Georget mourut très jeune en 1828. Conclusion Vous me direz pourquoi s'occuper des fantômes, de maladies quasiment disparues, d'une antiquité qui n'intéresse plus personne ? Pas seulement parce qu'elle resurgit, nouvellement décrite dans une circonstance que vous connaissez mieux que moi, associée au VIH. Pas seulement parce qu'elle existe encore dans des pays dont le développement sanitaire n'est peut-être pas comparable au nôtre mais dont les capacités diagnostiques ont largement progressé. Mais cette maladie, qui fut si fréquente, et même aussi intimement liée à la vie de notre société, à son idéologie, à sa culture, jouait alors un rôle comparable à celui du Sida actuellement, et offre une singularité symptomatique qui m'a paru l'occasion de traiter d'une question plus vaste que la simple évocation d'une ancienne gloire médicale : comment un agent infectieux peut-il provoquer une modification telle que la présentation psychique soit toujours la même, stéréotypée comme l'éruption du zona ou la crise de goutte ? Et plus profondément, comment a-t-on pensé le lien, dans une pathologie neuropsychiâtrique, entre la lésion et le symptôme ? Mais auparavant, il me fallait me convaincre, et vous convaincre, que cette singularité si remarquable était bien réelle, et ne relevait pas de la légende. Avant de nous replonger une dernière fois dans l'iconographie de la syphilis, je ne voudrais pas manquer de rappeler, ce que beaucoup parmi vous savent déjà, l'opinion du grand médecin anglais Sir William Osler (1849-1819) qui affirmait que connaître la syphilis, c'était connaître la médecine. La grande imitatrice, c'est ainsi qu'il la surnommait - the great imitator. La citation exacte d'Osler est : “I often tell my students that it is the only disease which they require to study thoroughly. Know syphilis in all its manifestations and reactions, and all things clinical will be added unto you ". Il est vrai, qu'en ne considérant déjà que la liste des manifestations neurologiques, l'on couvre déjà une très large partie de la symptomatologie neurologique. Iconographie (Syphilo-iconographie) Matthias Grünewald Matthias Grünewald (c.1475-1528) Retable d’Issenheim c. 1515 Oil on wood, 265 x 141 cm Musée d'Unterlinden, Colmar. "Nous en devons la connaissance à notre ami le docteur Keller, qui a eu l'obligeance d'en faire faire pour nous une copie et a bien voulu nous remettre la note suivante, à laquelle nous ne trouvons rien à ajouter". J-M Charcot et Paul Richer, des difformes et les malades dans l’art Arcimboldo Bronzino Hogarth Date de création : 20/06/2010 : 10:21 Réactions à cet article
| Arcs-en-ciel
Colonne Démocrite
Recherche
Webmaster - Infos
Encore plus d'articles
Tandem on the Rocks
Le congrès de l'île de Reil
J.O : l'espace Winston Churchill
Grand concours d'architecture notre arc-en-ciel quotidien
Musées du monde
Madones Musée du monstre
Drôle de Musée
Les citrons de Mademoiselle µµ
Jeu collectif
Solution du Jeu collectif Romulus et Rebus
Grand Jeu : un tableau dans le tableau
Solution du Grand Jeu : un tableau dans le tableau
Petit Jeu : echos
Solutions du Petit Jeu : echos
Le kiosque à musique
Culture pour tous À la Vache folle et au Mouton qui tremble
ARE U DEAD
Esprit Faux
Voyage Aux Amériques
Voyage en Sinistrosie Dossiers de presse Le ciment du couple
Voeux Traducteur Google
Échanges neuro-psychiatriques
Les conférences neuro-psy : introduction et programme la XIe Journée : Croyance Philippe Barrès : Croyance et savoir 15.I.2011 Michel Benoît : Croyances et suicide 15.I.2011 Dominique Pringuey : Croyances et délire 15.I.2011 Michel Borg : Egon Schiele (pdf) 15.I.2011 Saïd Bensakel : Diables et démons au cinéma 15.I.2011 Benoît Kullmann : Incrédulité 15.I.2011 la XIIe Journée : le Rêve 7.V.2011 Dominique Pringuey : Phénoménologie du rêve 7.5.2011 Faredj Cherik : Clinique du rêve 7.5.2011 Sandrine Louchard de la Chapelle : 7.5.2011 Patrick Amoyel : le rêve et la psychanalyse 7.5.2011 Conférence La part du rêve le 7.V.2011 Nice la XIIIe Journée : la pensée magique 8.X.2011 P.Martin Paris VI : L’effet placebo et nocebo du point de vue du pharmacologue Michel Borg : Vertus des plantes et maladie de Parkinson Michel Benoît : Effet placebo et traitement de la dépression J.P. Cibiera : Effet analgésique de l’Hypnose Henri Daran : Pensée Magique ou histoire du réel ? Crises de la présence et pluralité des mondes Patrick Amoyel : Pensée Magique et Suggestion la XIVe Journée : Neuropsychiatrie de la Volonté 4.II.2012 Benoît Kullmann : La Volonté : une faculté sans domicile fixe ? À propos de la décomposition de la Volonté. Philippe Barrès : Troubles de la motivation : la ronde des concepts Sandrine Louchart de la Chapelle : Névrose obsessionnelle : une maladie de la Volonté Bruno Giordana : Le surhomme et les excès de la volonté maniaque : Fredéric Nietzsche et les antinomies existentielles Patrick Amoyel : la volonté, Spinoza, Freud, Lacan, le Vide et le Yin du rein chinois Éditions BKNeuroland
Éditions BKNeuroland Le rivage des Sites
|