Lorsque je roulais à tombeau ouvert sur la transaméricaine à travers le désert d'Atacama entre Antofagasta et San Pedro, je croisai le long de l'autoroute une quantité d'édifices miniatures dont le point commun était la présence d'une ou plusieurs petites croix blanches - j'en comptais une fois jusqu'à dix. Et je finis par comprendre que chacun était un petit mémorial, dressé là pour rappeler qu'une personne, une famille, un groupe d'ouvriers de la mine de cuivre voisine, avaient perdu la vie, victimes d'un accident.
Imaginez les siècles de solitude de ces âmes mortes sans Garcia Gogol pour raconter leurs destinées à jamais oubliées. Imaginez ce que donneraient leurs proches si on leur apprenait qu'un petit clic ramèneraient le visage de leurs disparus à la surface d'un écran comme Ondine affleurant les eaux du Niddeck. Je n'ai besoin, pour convaincre mon entourage sceptique, je devrais dire tellement désabusé qu'il ne croit plus à rien, que du soutien de ceux parmi nos visiteurs qui trouveraient l'idée séduisante, et tout d'un coup envisageraient avec beaucoup moins d'angoisse de quitter ce monde-ci pour une existence virtuelle certes mais pour une part choisie : le futur locataire pouvant définir la forme et le contenu de son site funéraire, dicter ses exigences, prévoir l'élimination des commentaires désagréables et établir des stragéties anti-spam.
Et pour montrer à quel point la maison www.etininternetego.com tient à son projet, je suis prêt à accueillir, pour le même investissement de base, l'animal favori de l'impétrant, quelles que soient sa taille et la dimension de l'affection qui lui était portée. Foi d'Emilio !