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On ne tue pas un homme uniquement avec un fusil (Tandem on the Rocks)

Ceux qui prirent pour devise : le franc suisse

Tandem on the Rocks

cette semaine :

On ne tue pas un homme uniquement avec un fusil

(ou le Bal des dupés)

 

 

            Un seul sésame suffit à me sortir de ma torpeur : « PA RA DIS ! » la caverne d’Ali s’ouvrit et j’en sortis BaBaaa (heureuse d’avoir sauvegardé mon triple a)

 

            Ni Co Sia : Pour stopper l’hémorragie le garrot est l’arme fatale. Nos dirigeants prirent alors la décision de faire "saussissonner" le chypriote lambda, à titre d’exemple. L’idée d’expérimenter le prélèvement de la dîme sur les habitants d’une île entre le ciel et l’eau fut retenue. Mais c’était sans compter le cri perçant de la ménagère de moins de cinquante ans à qui on ôtait les maigres subsides utiles au ravitaillement de ses marmots affamés. Nos pauvres technocrates auraient pu éviter un tel chahut, en organisant la razzia sur tous les comptes offshores, et créer la surprise sur toutes les îles. C’est bien la preuve qu’on ne prête qu’aux riches les meilleures intentions, ricana mon trader s’empressant de pianoter des Swifts.

 

            La fuite à Varenne s’organisa, les nouveaux oligarques, forts de l’expérience d’un lointain cousin, avaient soigneusement évité de frapper le Louis à leur effigie, et nul ne fût démasqué. En tête de proue Vlad P. dut éditer, en toute hâte, des sauf-conduits sur la rotative tout récemment dédiée à la fabrication de passeports, et les distribuer sans folklore ni moujik.

 

            Le lendemain la cantine était en émoi.  Ils s’étaient réveillés la gorge serrée, craignant a posteriori de se voir ravir jusqu’au moindre petit sou de leur petit livret A dont le taux de rémunération faisait déjà pitié.

 

            Tourneboulés et à peine rétablis,  ils criaient déjà haro sur le Cahusac ! Car la cantine défend, à l’insu de son plein gré, la blanchisserie et ignore la présomption d’innocence. Profitant de l’aubaine pour railler un Président normal déjà assailli par une ménagère de plus de cinquante ans reconvertie en conseillère matrimoniale. « C’est un Scandaaale ! » renchérissait notre Passionaria passionnée et préoccupée par les sujets de sciences-po, « vivre ainsi dans le péché, au Palais et à mes frais».

 

            Ni Co Las : pas de bol, deux jours plus tard et par négligence, on suppliciait Raymond. Notre Robin des bois était soupçonné d’avoir prélevé la gabelle sur la reine du make-up. Contre toute attente nos démocrates et néanmoins barons étaient montés au créneau destituant ainsi toute la magistrature, et renvoyant de facto Me Gentil à d’autres sentiments.

 

            Ce mois de Mars fut meurtrier, on n’invoque pas le Dieu de la guerre en toute impunité : PaRaDis V/s Europe 3-0.

 

            « Habemus Papam » balbutiait Nanni Moretti encore tout étonné par sa prédiction. Psychanalyse et confessionnal même combat aurait pu surenchérir Michel Onfray.

 

            Dans le brouhaha de la chapelle Sixtine, Me Odon Valet s’était laissé tromper par les apparences. N’avait-il pas prédit qu’aucun cardinal sud-américain ne pourrait accéder au balcon pour défaut d’alliance. Il faut croire que l’apparente solidarité de la curie romaine n’est qu’une vaste intrigue.

 

            Le triumviral doit-il, pour autant, lui jeter la pierre – fut-elle romaine –et l’accuser  d’avoir ruiner tous les bookmakers romains dès l’annonce du Pape normal. Heureusement l’analyse passa inaperçue. Je préfère prévenir l’imprudent qui a échappé, sans le savoir, à la taxation d’office des revenus de sa fondation utiles à l’ascenseur social  au profit de l’ascension du « ploutocrack » méritant. (ndlr : néologisme)

           

            Parlant de mérite, soudain l’été dernier, j’étais occupée à fumer le calumet et à évacuer du stress en compagnie de mon Rubecula, lorsque nous fûmes témoins d’un parachutage. Un dicastère avait envoyé un messager zélé lui déclarer son état de maillon faible. Alea jacta est, notre Poulidor s’était fait, une nouvelle fois, doubler sur la ligne. En notre Bolchoï les chausse-trappes ne manquent pas, sauf qu’elles restent plus discrètes que le vitriolage ou le lâcher de chats mal léchés sur le plancher des laborieux. En quelques secondes et par édit on me chassait du Paradis, score : Roméo V/s Juliette 0-0.

 

            Résumé de la situation : « rien ne sert de courir il faut partir à point », traduisez en langage diplomate mieux vaut être politicien qu’ingénieux. Foi de Shadock lâchez donc votre ouvrage et cirez, cirez, cirez… mais n’oubliez jamais de retourner votre veste aussi souvent qu’il sera nécessaire.

 

            A l’approche de la trêve de noël, les navettes incessantes entre nos prélats et la haute autorité reprirent. Leur bulle avait craché une épaisse fumée noire et mis à la rue un autre maillon faible. Inutile de vous dire qu’en notre saint siège tout recours est fortuit. Ne perdez pas votre précieux temps et préparez-vous à affronter toute sorte d’allégation. N’exigez aucune preuve car votre sort est déjà scellé.

 

            Telle Sigourney Weaver dans Copycat déroulant la liste des serial killers pour calmer son angoisse, je me surprenais sur le chemin de l’école à réciter une suite surréaliste: Magritte, Brancusi, De Chirico, Kandinsky; ceci n’est pas une vache mais sa représentation hennissante; à savoir jouer de la lyre avant de mourir; dendrite, soma, axone, hippocampe, Wernicke, Broca … Phénoménologiquement vôtre. Quoi de neuf Doc ? Une ombre au tableau.

 

            Mon radio-réveil enroué entonna : « everyone should get the same …who has the fun, is it always the man with a gun…, if you mad enough… you can sweat… Always the sun, always always alwayyyys the sun ».

 

Tandem on the rocks