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Philippe V par Jean Ranc (notre arc-en-ciel quotidien)

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 Jean Ranc (1674-1735)  Philippe V  1725
Huile sur toile 335 x 270 cm  Musée du Prado



    Jean Ranc (1674-1735), élève du portraitiste de Cour Hyacinthe Rigaud, réalisa plusieurs portraits de Louis XIV et de ses petits-fils, et fut nommé à l’académie en 1703. Sur la recommandation de son Maître il devint Peintre de Chambre de Philippe V d’Espagne. Ce dernier en effet s’était excusé auprès de son grand-père Louis XIV de n’avoir pas envoyé leurs portraits pour la raison qu’ils étaient trop mauvais. Dix ans plus tard, en 1722, Ranc s’installe à Madrid. Son séjour est entâché par un conflit qui l’oppose à Houasse. En 1729 il fit un détour par Lisbonne pour portraiturer les monarques lusitaniens. A sa mort, Louis Michel Van Loo lui succéda.

      Depuis Charles Quint les portraits équestres des rois d’Espagne sont une tradition. Velasquez a laissé une toile célèbre de Philippe IV sur un destrier cabré. Jean Ranc n’est pas en reste, représentant le monarque espagnol sur un pur-sang fougueux, le bâton de commandement à la main, la lunette de longue-vue fichée dans la ceinture ; une bataille se livre à l’arrière-plan, le roi regarde le spectateur tandis que son aide-de-camp surveille les combats. Au dessus du cavalier, l’arc-en-ciel est partiellement masqué par un nuage, ce qui n’est guère météorologiquement correct. Une figure céleste, ailée, tient dans sa main lauriers et feuilles de palme qu’elle déposera sur le chef du monarque triomphant. Entre baroque tardif et rococo, la toile mêle allègrement les genres, peinture d’histoire, allégorie, et portrait à la fois.