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Glauber (Jouvence)

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La fontaine de jouvence : cette fresque est inspirée d'un poème antique.

Jupiter avait donné aux hommes  le don de la jeunesse éternelle. Mais bientôt, lassés de ce don, les hommes en charge un âne. Lorsque celui-ci, assoiffé, voulut boire, le serpent qui gardait la rivière exigea le don que portait l'âne (la jeunesse éternelle) en échange de l'eau. Dés lors les hommes vieillissent et non les serpents (ceux-ci symbolisent la jeunesse éternelle du fait de leur mue).

Cette fresque présente une réflexion sur la vieillesse, alors que François I° n'est plus le jeune Chevalier de Marignan. La captivité qu'il a subi suite à la défaite de Pavie, mais aussi la mort du dauphin l'ont profondément marqué.

Le chimiste Glauber est guéri du mal de Hongrie à Vienne par une source ( nitre)


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Arnoldus Montanus, De nieuwe en onbekende Weereld... (Amsterdam, 1671)

Le livre des Bains (Bibl. nat. de Fr., ms. fr. 1314)

Du Choul annonçait à la fin du manuscrit de Turin une étude sur les “ thermes et lavacres au livre second [des] Antiquitez romaines ”, alors qu'il en était déjà au livre III, entendu comme unité codicologique dans le système de 1555. En 1547, l'auteur donnait donc au mot “ livre ” le sens de “ volume ”. Puisque son fils, dans une lettre datable de la Toussaint 1546, signalait deux livres des Antiquités romaines, on en déduit que le projet initial prévoyait deux volumes, qui devaient correspondre aux Douze Césars de Suétone. L'introduction dans le manuscrit de Turin de vies secondaires, auxquelles les illustrations donnaient quelque consistance, permettait de rejeter la vie de Néron dans le second volume, qui eût été trop mince avec les seules vies des six derniers césars, lesquelles formaient chez Suétone les livres VII et VIII. La répartition prévue pour chaque volume était vraisemblablement de sept chapitres en trois livres, soit, pour le second volume, Néron (IV), Galba, Othon et Vitellius (V), Vespasien, Titus et Domitien (VI). Les livres VII à XII mentionnés en 1555 se fondaient vraisemblablement sur l'Histoire Auguste.
Les historiens de l'art se sont intéressés au livre des Bains, pour le passage sur Fontainebleau, et l'ont daté de 1538 ou de 1555. Il était en fait annoncé par Jean du Choul en 1546, dans un recueil de lettres non répertorié par Baudrier. On peut d'ailleurs le dater de l'année 1547 en raison de sa similitude avec le manuscrit de Turin. Cet opuscule est dédié à un roi qui n'est pas nommé et il semble que l'auteur, après avoir renoncé à présenter à Henri II le premier volume des Antiquités, lui ait offert cette étude conçue à l'époque de François Ier. L'histoire du livre des Bains n'est pas aussi mouvementée que celle du manuscrit de Turin, et nous le retrouvons dans les anciens inventaires de la bibliothèque royale depuis 1622.
Le livre, qui fut imprimé en 1555, se composait de deux parties : la première était consacrée aux bains et la seconde aux gymnases. Cette articulation désigne sa source, à savoir deux chapitres consécutifs du De architectura de Vitruve (V, 10 et 11), et l'analyse détaillée révèle des emprunts à la traduction de Cesariano (Côme, 1521). Le texte de Du Choul pourrait être un commentaire à la manière des lectures de Vitruve organisées par son parent Claudio Tolomei dans le cadre de l'Académie vitruvienne à Rome, au début des années 1540. Pour la partie sur la palestre, Du Choul a repris une illustration et un passage des Antiquités sur le “ combat des cestes ”. Le remploi de matériaux des Antiquités, qui n'avait pu être offert au roi, deviendra courant pour les livres postérieurs.
L'épître des Bains est une évocation du château de Fontainebleau, où Du Choul avait visité l'appartement des bains, une galerie qui doit être la galerie François Ier et les espaces situés autour de l'étang. Le style métaphorique de l'auteur invite à penser qu'il faisait allusion aux fontes du Primatice lorsqu'il présentait la saulaie au bord de l'étang comme une “ demeurance divine ”. De même le paragraphe des Antiquités sur François Ier restaurateur de l'architecture pourrait être un commentaire de la fresque que nous appelons depuis Panofsky L'ignorance chassée. La visite à Fontainebleau est datable entre 1544 et 1546.
Il est difficile de savoir à quel point l'antiquaire lyonnais connaissait le roi. On sait en revanche qu'il était en relation avec un artiste de Fontainebleau, Antonio Fantuzzi, qui travaillait sous la direction du Primatice. Dans les années 1542 à 1545, Fantuzzi était actif comme graveur, reproduisant entre autres des inventions de Jules Romain, avant de fournir des modèles de grottesques pour la galerie d'Ulysse, dont la décoration ne commença pas avant 1546. Guillaume du Choul, de son propre aveu, lui devait la “ paincture ” d'une Diane d'Ephèse trouvée depuis peu à Rome et dont la description laisse entendre qu'il pourrait s'agir d'une copie d'après les Loges de Raphaël au Vatican : peut-être conviendra-t-il de revenir sur le jugement de H. Zerner, qui avait exclu l'hypothèse d'un voyage à Rome de Fantuzzi.