Johann Christian Reil (1759-1813)
1809 : Johann Christian Reil (1759-1813) décrit l'insula (island of Reil)
Biographie :
Johann Christian Reil, fils d'un pasteur Luthérien, naquit dans la petite ville de Rhaude, dans les Frises orientales ; il reçut sa première éducation à Norden, une petite ville côtière. En 1779 il débuta ses études médicales à l'Université de Göttingen. L'année suivante il partit pour l'Université de Halle, obtint son diplôma deux années plus tard avec une dissertation sur les maladies biliaires, Tractatus de polycholia. Il étudia auprès de l'anatomiste et chirurgien Phillip Friedrich Theodor Meckel (1756-1803) et du clinicien Johann Friedrich Gottlieb Goldhagen (1742-1788).
Reil passa quelques années de pratique dans sa ville natale. En 1887 il retourna à Halle où il fut nommé Privatdozent et professeur extraordinaire, succédant en 1788 à Goldhagen, comme professeur de clinique et directeur de l'institut clinique. Il devint également physicien municipal de la ville de Halle en 1789.
Au cours de ses voyages entre 1802 et 1805, Johann Wolfgang von Goethe rendit visite à Reil pour des discussions "scientifiques", mais aussi pour des raisons personnelles. Pendant la période des guerres napoléoniennes, Halle s'effondra sur le plan économique et l'Université fut fermée en 1806. Il s'occupa des soldats blessés, et participa à la réorganisation de l'enseignement supérieur qui réouvrit en 1808. Reil fut nommé doyen de l'école de médecine. Il fit de Halle un centre de balneotherapie. Sa réputation croissante, il attira tant d'étudiants qu'en 1810 Wilhelm von Humboldt l'invita à participer à l'organisation de la nouvelle Université de Berlin.
La bataille de Leipzig qui se déroula du 16 au 19 octobre 1813, appelée la Bataille des Nations, impliquant une coalition anti-française regroupant la Grande-Bretagne, la Russie, l'Espagne, le Portugal, la Prusse, l'Autriche, la Suède et quelques états allemands, fut la plus grande confrontation des guerres napoléoniennes, et la plus grande défaite subie par Napoléon Ier, très affaibli par la catastrophique campagne de Russie de l'hiver 1812. Les français perdirent 38.000 hommes tués ou blessés, les alliés 55.000. Le typhus s'était déclaré au mois de Septembre, et Reil s'employa à combatter l'épidémie, dirigeant l'hôpital mis en place pour faire face aux quantités de blessés, tant et si bien qu'il contracta la maladie et en mourut.
Oeuvre de Reil :
En 1795 Reil fonde le premier journal de physiologie de langue allemande : Archiv für die Physiologie, qui réunit des travaux de physique, chimie, histologie, biologie, anatomie comparée. 12 volumes sont publiés entre 1796 et 1815. Un des premiers articles, de la main de Reil, est consacré aux forces vitales de l'organisme : Über die Lebenskraft.
Tout d'abord romantique, dans la suite de Schelling, Reil évoluera vers ce qu'il définira en 1810 comme une "perception vivante de l'intuition" : substituant à des principes mécaniques régissant les relations entre les objets, une force vitale expression chimique de la fonction, l'irritabilité étant une propriété spécifique de tissus* ( la notion de cellule n'a alors aucun sens ), des idées fondamentales situées à un plus haut niveau d'intégration. Il devint alors un membre de la société dans loi de Berlin, Die Gesetzlose Gesellschaft zu Berlin créée fin 1809, une sorte de confrérie nationaliste militant pour la mère patrie et une vie sociale fondée sur la liberté.
* cf Francis Glisson (1597-1677) et John Hunter (1728-1793)
"Our time has been ruined by the ubiquity of its own conceit."
Valedictory address, 1810. Translated by Max Samter.
Bibliographie : ouvrages de Reil
Reil, J. C. (1782.) Tractatus de polycholia. Doctoral dissertation, Halle, 1782.
Reil, J. C. Memorabilium clinicorum. Published between 1790 and 1795.
Reil, J. C. Memorabilia clinica medico-practica fasc. III. Halle, 1790-1793.
Reil, J. C. (1793.) Diss. de irritabilitatis notione, natura et morbis. Halle, 1793.
Reil, J. C. (1794). Ueber die Krisen, die den wahren Nervenkrankheiten eigen sind. Journal
Reil, J. C. (1794). Ueber das Gemeingefuehl (als Anhang zur dt. Übersetzung von De La Roche: Analyse des fonctions du système nerveux). Halle:
Reil, J. C. (1795). Von der Lebenskraft. Archiv für die Physilogie, 8-162. Neu aufgelegt in der Reihe Klassiker der Medizin, hrsg. Von Karl Sudhoff, 1910 Leipzig: Barth. Unveränderter Nachdruck Zentralantiquariat der DDR, Leipzig 1968.
Reil, J. C. (1796). Exercitationum anatomicarum fasciculus primus. De structura nervorum. Halle, Venalis, 1796. Description of the Island of Reil.
Reil, J. C. (1796). De structura nervorum (1796) : les nerfs sont des tubes dans lesquels circule un fluide particulier, le mécanisme des fonctions nerveuses est comparable à celui de la pile électrique.
Reil, J. C. (1797). Die Falte, der gelbe Fleck und die durchsictige Stelle in der Netzhaut des Auges. Archiv für die Physiologie, Halle, 1797, 2.
Reil, J. C. (1797). Ueber die nächste Ursache der Krankheiten. Archiv für die Physiologie, Halle, 1797, 2.
Reil, J. C. (1799-1815). Ueber die Erkenntniß und Cur der Fieber. 5 Bde. Halle: Curt
The last volume was published posthumously by Christian Friedrich Nasse (1778-1851).
Reil, J. C. (1795 à 1815) Archives de physiologie en 12 volumes
Reil, J. C. (1803). Rapsodieen über die Anwendung der psychischen Curmethode auf Geisteszerrüttungen. Halle: Curt'sche Buchhandlung. Nachdruck Bonset Amsterdam. Auch im Internet unter: http://www.sgipt.org/gesch/reil/r03-iv.htm.
Johann Christian Reil, Rhapsodies sur l'emploi d'une méthode de cure psychique dans les dérangements de l'esprit (1803), trad. par Marc Géraud, ed.: Champ social, 2006
Curieux ouvrage de commande, rédigé à l'intention d'un prédicateur, écrit dans un style épique, bien dans l'esprit exhalté romantique et nationaliste, inspiré directement par Friedrich Wilhelm Joseph Schelling (1775-1854), le chantre de la philosophie naturelle. Il expose contre Philippe Pinel qu'il juge peu rigoureux et pour Alexander Crichton (1763–1856)
Reil, J. C., Hoffbauer, J. C. (1808-1812). Die Zeitschrift „Beyträge zur Beförderung einer Kurmethode auf psychischem Wege“ zusammen mit dem Kantianer Hoffbauer herausgegeben.
Reil, J. C., Kayssler (1805-1806). Herausgabe des „Magazin für psychische Heilkunde“ zusammen mit dem Naturphilosophen Kayssler.
Reil, J. C. (1805). Medicin und Pädagogik. In: Reil, J. C., Kayssler (1805-1806), S. 411-446.
Reil, J. C. (1808). Einige Parallelen zwischen Seele und Leib, somatischem und pneumatischem Kopf, Gehirn und Denkvermögen, behufs der Diagnosis der Asthenie des letzern. In: Reil, J. C., Hoffbauer, J. C. (1808). S. 33-54
Reil, J. C. (1808). Ueber den Begriff der Medicin und ihre Verzweigungen, besonders in Beziehung auf die Berichtigung der Topik der Psychiaterie. In: Reil, J. C., Hoffbauer, J. C. (1808). S. 161-279
Reil, J.C. (1809). Die sylvische Grube, Arch Physiol (Halle) 9 (1809), pp. 195–208.
Reil, J. C. (1812). Die Bestimmung des vegetativen Pols des Lebensprocesses durch den animalisch-sensoriellen, oder die Rückwirkung der Seele auf den Körper, durch ein Paar Beyspiele erläutert. In: Reil, J. C., Hoffbauer, J. C. (1812), S. 60-69.
Reil, J. C. (1812). Ueber das Unvermögen der Seele, die Richtung zu halten, durch ein Paar Beyspiele erläutert. In: Reil, J. C., Hoffbauer, J. C. (1812), S. 70-77.
Reil, J. C. (1812). Ueber die gegenseitige Abhängigkeit der Gesammt- und Eigengefühle voneinander, und den darin sichtbaren gegenseitigen Einfluß des gesammten Nervensystems auf seine Theile, und dieser auf jenes. In: Reil, J. C., Hoffbauer, J. C. (1812), S. 94-112.
Reil, J. C. (1815-1816). Entwurf einer allgemeinen Pathologie. 3 Bde. [Hrsg. Nasse; Keukenberg]. Halle: Curt'sche Buchhandlung.
Entwurf einer allgemeinen Therapie. Edited and published by Peter Krukenberg. Halle, 1816.
Kleine Schriften wissenschaftlichen und gemeinnützigen Inhalts. Halle, 1817. A collection of his articles in Archiv für die Physiologie from 1796 to 1812.
Bibliographie : sur Reil
Heinrich Steffens (Danish professor): Johann Christian Reil, eine Denkschrift. Halle, 1815. Also in Entwurf einer allgemeinen Pathologie.
Em. Ràdl: Geschichte der biologischen Theorien seit dem Endes des 17. Jahrhunderts. 1st part. Leipzig, 1905, p 279.
Max Neuburger (1868-1955): Johann Christian Reil. Gedenkrede. Stuttgart, 1913.
Karl Friedrich Jakob Sudhoff (1853-1938): Johann Christian Reil im Befreiungsjahre 1813. Münchener medizinische Wochenschrift, 1913; 60: 2578-2582.
William Alanson White (1870-1937): Critical Historical Reviw of Reil’s Rhapsodieen. Journal of Nervous and Mental Disease, Baltimore, 1916, 43: 1-22.
Liselotte Müller: Johann Christian Reil und die Romantik. Doctoral dissertation; Würzburg, 1935.
I. Petzold: Johann C. Reil, Begründer der modernen Psychotherapie. Sudhoffs Archiv für die Geschichte der Medizin und der Naturwissenschaften, 1957; 41: 159-179.
Gedenkschrift zum 200. Jährigen Geburtstag Dr. Johann C. Reil. West Rhauderfehn, 1959.
Rudolph Zaunick, publisher: Vier auf der Reil-Feier in Halle 1959 gehaltenen Vorträge . . . samt verschiedenen bibliographischen Anhängen und Johann Christian Reil's Hirnanatomischen Atlas. Nova acta Leopoldina, 1960, 144: 5-159.
The first lecture, by H. H. Eulner: "Johann Christian Reil, Leben und Werk", includes an appendix with Reil’s bibliography, a chronology of his life, and a complete list of secondary literature dealing with his accomplishments.
Aubrey Lewis: J. C. Reil: Innovator and Battler. Journal of the History of the Behavioral Sciences; Brandon, Virginia, 1965, 178-190.
Ellenberger, H. F. (dt. 1973). Johann Christian Reil. In: Die Entdeckung des Unbewußten, S. 298-300. Bd.I. Bern: Huber.
Harms, Ernest (1960). Johann Christian Reil. American Psychiatric Association Journal (66, 1037-1039)
Kronfeld, Arthur (1928). Einige Bemerkungen über die ersten psychotherapeutischen Veröffentlichun-gen, insbesondere J. C. Reil. Allgemeine Ärztliche Zeitschrift für Psychotherapie und Hygiene 1, 1, 10-23. Auch unter :
http://www.sgipt.org/gesch/reil/kronf28.htm.
Sponsel, Rudolf: http://www.sgipt.org/gesch/reil/reil-ueb.htm.