Neuroland-Art
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Femme au miroir, de Paulus Moreelse (Solution du Grand Jeu : un tableau dans le tableau)
Paulus Moreelse (1571-1638) Femme au miroir 1627
The Fitzwilliam Museum, Trumpington Street, Cambridge
Paulus Moreelse : peintre d'Utrecht ; élève de Bloemaert ; voyage en Italie vers 1600 La jeune fille au miroir est une allégorie de l'amour profane et une vanité ; la jeune fille désigne son double dans le miroir, l'angle exclue le reflet de la rose, comme celui des bijoux ; l'inclinaison du chef renvoie à l'illustration du livre sur la table, où l'on entrevoit probablement la vignette édifiante d'un livre d'emblème : une vieille femme est agenouillée devant l'image de la déesse Venus. En dessous est écrit une citation latine, traitant de lascivia : le désir de chair n'existe pas en soi mais pour Venus. Elle ( la lascivité ) offre de l'or et des bijoux et toutes sortes de richesses.
Le poète Aernt van Buchel, ami proche de Paulus Moreelse, écrivit quelques vers intitulés ‘ Sur le portrait d'une Vanité lascive faite par P. Moreelse’:
“Ceci est l'image d'un Monde vain, du triomphe de la chair,
Que le démon cupide et rapace toujours tient sous son emprise ;
La richesse est liée à Venus, la fureur diabolique à l'amour
Les deux aveuglés par la rage, ignorant la mesure ;
Une antidote et un baume pour la peine immorale :
Le jeûne, les larmes, ou mieux, la contrition opposée au mal.
Au mur est accrochée une scène extraite des Métamorphoses d'Ovide : Hermaphrodite agressé par Salmacis.
Rappelons le mythe : Hermaphrodite se baigne dans une source de Carie. Salmacis, nymphe de la source, s'éprend de lui. Elle ne peut résister à son désir, l'étreint en suppliant les dieux d'être unie à lui pour toujours. Son vœu est exaucé et tous deux ne forment plus qu'un seul être, bisexué, à la fois mâle et femelle.