Le livre des Tulipes de P Cos de Haarlem 1637 ; l’un parmi les 34 ouvrages analogues parus dans le premier tiers du XVIIème siècle en Hollande. Il décrit 54 variétés de tulipes, portant le nom d’amiraux, de généraux, ou de , ou de lieux : la belle Brabançonne, Gouda …
Vers 1624 la Semper Augustus peut atteindre 3000 Gulden par bulbe, avec seulement 12 bulbes sur le marché.
La fièvre de la tulipe croit de manière irrépressible entre 1634 to 1637 : les bulbes achetés un à deux Goulden pouvaient atteindre une centaine de Goulden quelques mois plus tard, et changeaient de main plusieurs fois avant la première floraison. La "Tulipomania" désigne la période (1636 - 1637) où la spéculation atteint son comble, un bulbe peut être vendu le prix d’une maison à Amsterdam, le prix d’un petit tableau de van Miéris (The equivalent of 15 year's wages for the average bricklayer).
Antwerp, Brussels, Augsburg, Paris, Prague
Paradoxe : le portrait non attribué est signé AD, pas l’autoportrait de 1493 ; les premiers bulbes sont envoyés de Turquie par l’ambassadeur Augier-Ghislain de Busbecque à Vienne en 1554 ; Augier de Busbecque était l’ambassadeur de Ferdinand Ier auprès de Soliman le magnifique
Rembrandt. Danae. 1636. Oil on canvas. The Hermitage, St. Petersburg, Russia.
Est-ce un hasard, cette représentation de Danaé séduite par une pluie d'or ( forme qu'a pris Jupiter pour la séduire ), précisément en 1636 ? Que l'on sache, Rembrandt n'a pas été saisi par la fièvre de la tulipe.
Car cet homme qui tend vers son épouse une tulipe biarrée et le bulbe qui produira peut-être une nouvelle Semper Augustus, lui offre si l'on est en 1636 un cadeau somptueux.
Gérard Seghers (1591-1651) La patience de Job ; huile sur toile; Musée National, Prague en revanche, l'année suivante, son épouse risque fort de lui adresser une sévère admonestation, comme la femme de Job raillant celui-ci.
Mathieu Lenain (1607-1677) Der Gärtner, 1650/1660, Bild, Köln, Wallraf-Richartz-Museum
La Bruyère, au Chapitre XIII des Caractères, décrit le fleuriste :
« Le fleuriste a un jardin dans un faubourg, il y court au lever du soleil, et il en revient à son coucher ; vous le voyez planté, et qui a pris racine au milieu de ses tulipes et devant la solitaire, il ouvre de grands yeux, il frotte ses mains, il se baisse, il la voit de plus près, il ne l’a jamais vue si belle, il a le cœur épanoui de joie ; il la quitte pour l’orientale, de là il va à la veuve, il passe au drap d’or, de celle-ci à l’agathe, d’où il revient enfin à la solitaire, où il se fixe, où il se lasse, où il s’assit, où il oublie de dîner ; aussi est-elle nuancée, bordée, huilée, à pièces emportées, elle a un beau vase ou un beau calice ; il la contemple, il l’admire, Dieu et la nature sont en tout cela ce qu’il n’admire point, il ne va pas plus loin que l’oignon de sa tulipe qu’il ne livrerait pas pour mille écus, et qu’il donnera pour rien quand les tulipes seront négligées, et que les œillets auront prévalu. Cet homme raisonnable, qui a une âme, qui a un culte et une religion, revient chez soi fatigué, affamé, mais fort content de sa journée ; il a vu des tulipes ».