VOYAGE
AUX
AMÉRIQUES
un récit hypnotique
par
Benjamin et Benoît KULLMANN
écrit dans un style homérique au sens simpsonien du terme
Les éditions de la Jet.7.com
Crédits :
Ce texte brillant , au style enlevé et au rythme soutenu , n’aurait pu voir le jour sans le généreux soutien de nos sponsors :
Marriott
Sheraton international
Almerian hotels
Corona
Quimple
SKOL
Hard Rock Café
Pepsi Cola
Coca Cola
SANYO
Apple I-book
samsonite
American Airlines
British Airways
Aerolinas argentinas
laboratoires WHITE-HALL ROBBINS
Biogene Inc.
Sanofi
Les abattoirs de Cordoba
CURITAS TELA
TROTAMUNDOS
CAMEL
VANS
Calvin Klein
Ralph Lauren
DAVIDOFF
AMTRAK
BANCOMAT
Telecom Argentinas
EPSON Photo Reproduction Lab
Seemore
YELLOW CABS
Quand à ceux qui ont tenté de saboter notre merveilleux voyage
PFEIFFERS PRETZEL SPLITS
DELFINO TOUR
ZANZIBAR
que le Q leur pèle
10 Mai 2001
Le 10 Mai , décision majeure : rendre une petite visite amicale à Big Apple . C’est parti aux aurores pour un voyage en train (Amtrak) et il est à peine neuf heures trente lorsque nous foulons le macadam nouillorquais sous un soleil saturnien. Pour prendre un peu de hauteur, escalade par la face Nord de l’Empire State : tout va bien, depuis la dernière fois rien n’a bougé : Central Park, Panam et Chrysler buildings, le flat Iron, les Twin Towers, le pont de Brooklyn , et nous découvrons des détails que nous n’avions pas remarqués , quelques toits dorés en particulier .
Puis , nous remontons fifth avenue : Rockfeller center, la patinoire en travaux ; Trump Tower , la monumentale cascade intérieure , et un petit café pour nous remettre de nos émotions ; le Plaza , Central Park , FAO Schwartz où nous découvrons les produits dérivés de la Harry Potter industrie ...
Visite du MOMA : très désappointés par l’annonce de la fermeture du jardin des sculptures et du troisième étage, nous avons l’agréable surprise de parcourir trois expositions très sympathiques, “about face “ avec des oeuvres de Toulouse Lautrec, Odilon Redon , Warhol, Picasso , Giacometti , Egon Schiele, Grotz, Dubuffet ( prononcer “doubouffé”) largement sur-représenté à mon goût , et bien d’autres dont l’un a conçu son tableau à partir de centaines de minuscules visages que Benoît la taupe n’a pu distinguer qu’en collant ses cornées sur la toile et en y imprimant , en négatif , la forme de son nez . Il faut nous croire sur parole car primo il n’existe pas de catalogue de l’expo , deuzio la photo qu’a prise Benjamin est ratée . Au prix où est la pellicule ! s’écrirait Monsieur Hanh avec la pire des mauvaises fois vu que de pellicule , point n’est plus besoin grâce aux miracles de la technologie électronique SANYO . Puis , découverte d’un photographe , Gurky, qui a presque autant de talent que nous : il photographie en grandes dimensions ( parfois deux mètres sur trois ) des usines, des foules, des atrium de buildings , des étalages de chaussures, des intérieurs de supermarché , ... quelle inspiration ! Celle que Benoît a préférée est un montage des conseillers d’admistration des plus grosses boites allemandes , rangés derrière des pupitres , avec les logos des compagnies (BASF, Siemens , Opel etc ... ) au dessus alignés sur fond de montagnes .
Mais surtout nous avons pu admirer une grande partie du fond du musée , confère le catalogue , c’était épatant . IL y a en particulier une salle cubiste où l’on peut devenir fou rien qu’en essayant de deviner qui a fait quoi , de Duchamp , Léger, Braque et Picasso . Ils passaient leur temps à se plagier ces mousquetaires-là . Nous dévalisons la boutique du MOMA , puis saisis par une fringale irrésistible nous hélons un taxi : après des embouteillages interminables c’est à Little Italy que nous nous restaurons . Le serveur préfère l’Europe . Le patron prélasse sa panse grassouillette au soleil en faisant des petits bonjours à ses amis comme un Corleone . Chasse au cigare, bredouille . Chinatown, Mott street avec des crapauds gigotant dans des seaux , extirpés vivement en dépit de leurs protestations , mis en sac et impitoyablement précipités en direction de la caissière dans l’arrière boutique et du même coup dans l’autre monde . On dirait les Robins des Bois dans leurs bons jours. De nouveau le taxi , pour aller Pier 17 , South street port , d’où nous contemplons avec nostalgie le pont de Brooklyn qui refuse de se laisser photographier en un seul morceau. Des effluves océanes intenses nous saisissent les narines , et nous y reconnaissons , tels des papillons séparés de leurs compagnes, quelques productions phérhormonales familières qui auront traversé l’Atlantique au grès des vents alizés. Qu’il est doux au voyageur d’être attendu par de patientes pénélopes ...
Dans le magasin SWATCH, il n’y a plus de montre avec les voitures sur le bracelet . Le vendeur d’hippocampes a disparu . Chocolat et jus de pomme Fulton street , à côté d’Abercombie & Finch . Harassés, nous reprenons un dernier taxi ( ils sont devenus muets , ils tirent une gueule de six feet de long , sans doute parce que Rafuel - prononcer Rafioule - n’est pas de la fête ) pour rejoindre Pensylvania station . C’est avec l’entière conscience de l’effet désastreux sur le moral de ceux qui sont restés que nous avons dressé le long catalogue des bonnes choses que nous vîmes et vécûmes . Pour nous faire pardonner nous écrivons des tonnes de cartes postales dans le train . C’est triste de voir filer dans la Mail Box tant de bons mots et d’humour fin sans savoir si cela sera vraiment apprécié à sa juste valeur , sinon même compris . C’est comme expédier des chocolats en Ethiopie en se demandant s’ils vont fondre pendant le voyage , ou de donner des perles aux cochons en s’interrogeant sur leur capacité à les enfiler pour en faire des colliers .
Le soir tombe durement pour Benjamin, il souffre de starvation et doit seul chercher sa pitance . Il rentre à l’aube , the stomach dans les ankles, tout était fermé . Débat sur le degré de vraisemblance des émissions trash , style Jerry Springer Show où l’on voit une ravissante créature pesant son quintal de peanut butter , drapée dans une robe de mariée chic de chez Tati, annoncer en direct à sa mère ( à quintal , quintal et demi), une superbe matronne dans la splendeur de ses cinquante-quatre ans , qu’elle lui pique son concubin pour l’épouser : truquées comme les combats de catch (un des wrestlers a une spécialité : il s’asseoit sur la tête de ses adversaires voire de leur épouse et se frottant vigoureusement le fondement sur leur appendice nasal les asphyxie plus sûrement que l’ypérite ) ou réunissant des protagonistes venant évoquer des situations réelles ? Et que devient Loana ?
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Le 11 jour du départ : le temps a filé à toute vitesse sans demander son reste comme d’habitude et Benoît doit rendre une visite de courtoisie à Newark : re Amtrak, soleil sur le caillou , insolation aggravée par un triple scotch suivi d’un bourgogne assassin. Rentrée au radar juste à temps pour enfourner les tonnes de bagages dans un taxi bavard pour une fois mais pakistanais . Adieu Phyllie , ses reflets et ses fresques en trompe l’oeil . Méchants biscuits secs et jus d’orange sur American Airlines . Escale à Miami puis départ pour Buenos Ayres . Méchant apéro avec quelques cacahuètes et renversement acrobatique de jus d’orange sur mon beau pantalon de mon beau costume par une hôtesse qui regardait Benjamin . Il y a tellement de films aux programmes de nos écrans individuels - enfermement technique de l’humain dans sa solitude - que nous sombrons dans le sommeil . Effet hypnotique de l’embarras du choix . Confirmation de l’action analgésique de l’ADVIL (contribution gratuite à la prospérité des laboratoires WHITE-HALL ROBBINS ) .
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