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Arc-en-ciel de Seurat
Georges Seurat (1859-1891) L’arc-en-ciel 1883
Fils d’une famille aisée, Georges Seurat (1859-1891) s’inscrit à l’école des beaux-arts en 1877, recoît l’enseignenement d’Henri Lehman qui fut l’élève d’Ingres. En 1879, il visite la quatrième exposition des impressionistes en compagnie d’Aman-Jean dont il partage l’atelier. Rat de bibliothèque, il découvre l’ouvrage d’Eugène Chevreul (1786-1889), la Loi du contraste simultané des couleurs, paru en 1839, mais aussi le Handbook of Physical Optics de Helmholtz (1867), « l’optique et les Arts » d’Auguste Laugell (1869) , « la lumière » d’Armand Guillaume (1874).
Après son service militaire, en 1881, il s’installe seul et travaille surtout le dessin grandeur nature, poussant l’étude des contrastes, des volumes et des jeux d’éclairage au point qu’à l’une de ses expositions Signac notera : « des dessins si étudiées de contraste et de dégradé qu’on pourrait peindre d’après sans revoir le modèle ».
Paysage à Saint-Ouen (1878-1879) est la plus ancienne esquisse à l’huile peinte d’après nature par Georges-Pierre Seurat. A l’origine, cette œuvre faisait partie d’un panneau peint des deux côtés qui furent séparés après 1950. L’autre côté est une copie d’un tableau de Puvis de Chavanne, Le pauvre pécheur actuellement exposé au Musée d’Orsay. L’arc-en-ciel est esquissé, trainée blanche à la manière de Turner.
La « Baignade à Asniéres », visible actuellement à Londres à la National Gallery, fut refusée au salon de 1884 et exposée aux indépendants l’année suivante, où Seurat, Signac et Charles Angrand se rencontrent. Seurat réalisa cette vaste toile après de nombreux croquis, d’esquisses, de dessins, d’huiles préparatoires; cette œuvre composite apparaît tantôt impressionniste (le fleuve), tantôt divisionniste (l’herbe), tantôt classique (personnages ; comme une application de principes nouveaux, puisés dans ses études livresques et dans l’observation des œuvres de Delacroix.
Il existe plusieurs versions de cette étude préparatoire pour la Baignade à Asnières. Dans la composition définitive l’arc-en-ciel n’est pas retenu.
La technique du divisionisme est élaborée lors de la préparation d’ Un dimanche d’été à l’île de la Grande Jatte (1886, Chicago), fondée sur l’emploi de couleurs juxtaposées selon les théories des complémentaires et du contraste. Selon ses propres termes, il cherchait « une formule de peinture optique », subordonnant pour la première fois de l’histoire de la peinture sa technique à une théorie scientifique.
Le néo-impressionnisme, réunissant autour de Seurat Signac, Luce, Angrand, Pissarro, et le belge Van Rysselberghe, n’est pas accepté par Monet, Renoir, Sisley ni par l’ensemble de la critique à l’exception de Félix Fénéon qui explique les bases scientifiques du mouvement dans un article de « Vogue ». Néanmoins, il est l’objet d’une certaine curiosité, expose à New-York, à Bruxelles , et aux salons des indépendants. En 1886, il fait la connaissance de Charles Henry, auteur d’une « esthétique scientifique », laquelle se propose d’établir des relations entre la valeur expressive des lignes et celle des couleurs . Il disparaît épuisé par le travail à l’âge de 32 ans.
Date de création : 12/06/2008 : 21:12
Dernière modification : 06/10/2008 : 23:02
Catégorie : notre arc-en-ciel quotidien
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