Benjamin Haydon ( 1786-1846 ) Marcus Curtius 1843
Pauvre cheval, que la prétention et la superstition de son maître, l'un des plus stupides héros de l'histoire romaine, précipite au fond d'un gouffre. Que l'incompétence de Benjamin Haydon, peintre malheureux au destin tragique, affuble d'une expression grotesque au moment de s'écraser. L'affaire en quelques mots : au IVe siècle avant notre ère, un gouffre s'ouvre dans le sol, à l'emplacement du Forum romain, Les augures déclarèrent que pour le combler il fallait sacrifier aux dieux la plus grande vertu romaine. Marcus Curtius, un jeune patricien, sauta en armes et à cheval dans l'abîme qui se referma sur lui. À l'époque où l'on ne trouvait pas de borne à la flatterie, Bernini Gian-Lorenzo (1598-1680), dit Le Bernin, réalisa une Statue équestre de Louis XIV transformé en Marcus Curtius.
Une gravure du même :
et une tête de cheval toujours par Benjamin Haydon :
Benjamin Haydon Tête du cheval de Sélène 1809
Beaucoup moins ridicule, la version d'Hendrick Goltzius, bien que la monture ne paye pas de mine.
Fort heureusement Lambert van Noort l'anversois nous fait bien rire avec ce sacrifice grotesque qu'il faut aller admirer à la Pinacothèque d'Athènes :