Joseph Heintz der Ältere ( Bâle 1564 - Prague 1609 )
L'enlèvement de Proserpine c. 1595
Joseph Heintz der Ältere ( Bâle 1564 - Prague 1609 )
L'enlèvement de Proserpine c. 1595
Mais ne dirait-on pas que le syndrôme de Siberecht aurait encore sévi, supposa mademoiselle Mumu, tombée en arrêt devant cet enlèvement de Proserpine qui m'avait pourtant paru bien innocent.
Celà méritait un coup d'oeil rapproché :
Joseph Heintz der Ältere ( Bâle 1564 - Prague 1609 )
L'enlèvement de Proserpine c. 1595
Ma parole ne puis-je m'empêcher de proférer d'une voix sourde, mais c'est donc vrai. Je croyais que le syndrôme ne survenait que lors des passages de gué. Or, à n'en pas douter, cette demoiselle Proserpine-là est unijambiste ! Ne semble-t-elle pas s'écrier : ma jambe ! rendez-moi ma jambe ! à moins qu'il ne s'agisse d'un oubli dans la hâte de l'enlèvement. J'ai oublié une jambe ! La droite ou la gauche, demandent ses amies en contrebas, qui d'où elles sont postées ne distinguent pas bien la latéralité du dommage.
Joseph Heintz der Ältere ( Bâle 1564 - Prague 1609 )
L'enlèvement de Proserpine c. 1595
Mue par un instinct qu'elle a fort développé, Mademoiselle Mumu se mit en chasse d'une autre unijambiste ; et soudain je la vis qui se rengorgeait, toute à la conception d'une certaine fierté à l'idée d'avoir déniché un autre exemplaire de cette affection qui frappe électivement les jeunes filles et l'imagination. Effectivement, dans le coin en bas à gauche, se trouvait une autre jeune fille atteinte de la même infirmité. Pourquoi Hadès lui préféra-t-il Proserpine ? Ceci restera sans doute un mystère. À moins que mademoiselle Mumu ne se décide un jour à le percer.