Elle entre à la Salpétrière à l’âge de quinze ans comme fille de salle, femme de service, puis admise le 6 Mai 1877 comme épileptique simple à la 5ème division 2ème section. Le fait de rentrer comme employé puis d'être admis comme malade n'était sans doute pas exceptionnel. Elle avait présenté des convulsions dès l'âge de vingt-deux mois, son père d’origine suisse était devenu fou : sa mère décédée en 1872 était sujette à des "crises de nerfs" ; de leurs neuf enfants, cinq étaient morts, quatre de convulsion et un d’épilepsie (sic).
Le philosophe et psychologue liégeois Joseph Delboeuf (1831-1896) la rencontre à la Salpétrière en Décembre 1885 au cours d’une séance intime, selon sa propre expression : il relate l'entrevue, qui eut lieu probablement en présence d'Hippolyte Taine. "C’est une blonde alsacienne, de 26 à 27 ans, de taille moyenne, corpulente, poitrine richement meublée (sic), assez bien du reste de sa personne, physionomie insignifiante et placide. Elle est à la Salpétrière depuis son enfance ; elle est sujette à ce que l’on nomme la grande attaque hystérique ; l’Iconographie de la Salpétrière la représente sous bon nombre d’aspects. On l’a exploitée et explorée de toute façon. Pour le moment elle était enceinte, et on la faisait servir à l’étude de l’action et de l’hypnotisme sur les mouvements du fœtus. Bref, c’est la pièce la plus curieuse qu’on puisse montrer, et propre à faire à elle seule la réputation d’un établissement public."
Elle pouvait être mise en catalepsie à gauche, en léthargie ou en somnambulisme à droite, et en approchant d’elle à son insu un aimant soit à droite, soit à gauche, on renversera ce double état. Une attitude cataleptique non symétrique est inversée par l’aimant. Delboeuf écrit : "je suis de moins en moins convaincu de l’existence d’une polarité magnétique corporelle. Je crains plus que jamais qu’il ne s’agisse ici de phénomènes d’auto-suggestion ou plutôt de suggestion ignorée de part et d’autre dont l’expérimentateur est tout aussi dupe que le sujet". Il a une phrase que l'on ne peut oublier une fois lue : « Cette Wittman, une fois endormie, est une véritable pièce de laboratoire vivante."
Nous apprenons un peu plus loin qu'un monsieur Ochorowiz a inventé un hypnoscope - une espèce de bague aimantée qui permet de découvrir les sujets hypnotisables.